Exposition Peugeot, Allure Le Mans – L’aérodynamisme comme source de progrès
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Exposition Peugeot, Allure Le Mans – L’aérodynamisme comme source de progrès

Dans les années 1920, les constructeurs prennent conscience de l’importance de la forme des carrosseries pour leurs automobiles. À la suite de la crise de 1929, Peugeot s’attache à réduire la consommation de carburant de ses véhicules, sans pour autant en réduire les performances.

Les années 1930 sont connues pour mettre en avant les belles lignes des voitures, quand les carrossiers habillent les voitures comme les grands couturiers habillent les mannequins. Ce phénomène esthétique s’accompagne de la prise de conscience de l’importance de la forme des voitures, de leur profilage. La volonté est de réduire la consommation de carburant avec comme pour conséquence une nouvelle identité visuelle pour les automobiles Peugeot.

L’apparition de la ligne « Fuseau Sochaux » chez Peugeot ouvre la voie à un nouveau design des automobiles de la marque, signé Henri Thomas. Ces nouvelles lignes ont un objectif revendiqué : économiser du carburant, après la crise économique de 1929. « Une quatre-cylindre profilée doit avoir les performances d’une six-cylindre traditionnelle », telle est la mission du nouveau styliste de la marque au lion. Il va « arrondir les angles » de la calandre et des ailes pour créer ce profilage.

Les Peugeot 402 et 302 sont les premiers ambassadeurs de ce nouveau visage qui sera mis en avant en compétition aux 24 Heures du Mans. Jusque-là, l’aérodynamisme est assez empirique, on tâtonne. Grâce à ses connaissances d’ingénieur, Charles Deutsch applique les théories aérodynamiques sur ses voitures de course et contribuer à des progrès importants.

Les CD de Charles Deutsch sont les premières voitures testées en souffleries pour valider l’aérodynamisme de la voiture. Ces voitures étonnent sur le circuit des 24 Heures du Mans et préfigurent ce que deviendront les prototypes les plus rapides à partir des années 1970. Bon nombre d’élément conçus et testés par Charles Deutsch et ses équipes dans les années 1960 aux 24 Heures du Mans sont toujours visibles aujourd’hui sur les voitures de course.

Ces apports furent déterminants pour la progression des performances et jusqu’à dépasser les 400 km/h en 1988 sur la ligne droite des Hunaudières sans décoller. L’un des éléments essentiel et visible de l’aérodynamisme des voitures actuelles est l’aileron arrière pour coller la voiture au sol. Cet appendice est absent de la future Peugeot 9X8. Quelle innovation aérodynamique réserve les ingénieurs du Lion ?

CD Peugeot SP66 : 1966-1967

Charles Deutsch et René Bonnet ont contribué à mettre en avant leurs travaux sur l’aérodynamisme au travers de la marque DB, largement représenté dans les années 1950. En désaccord au début des années 1960 sur les deux hommes se séparent, Charles Deutsch voulant rester fidèle à la mécanique Panhard, René Bonnet se tourne vers Renault.

Néanmoins, Charles Deutsch est contraint d’abandonner les mécaniques Panhard après une évolution du règlement des 24 Heures : les mécaniques inférieures à 1 000 cm3 ne sont plus autorisées à compter de 1965. L’ingénieur se tourne alors vers Peugeot pour équiper ses CD, avec un moteur Peugeot de série, préparé pour la compétition.

La ligne de la CD Peugeot SP66, fluide et arrondie, est l’oeuvre de Robert Choulet, aérodynamicien, testée pour la première fois en soufflerie. C’est dire l’importance de ce paramètre dans la conception de la voiture, et qui détermine la ligne et l’allure général du bolide. Tous les éléments de la voiture sont au service de la tenue de route et des performances attendues. La ligne avant-gardiste de la CD Peugeot est le fruit d’un travail d’ingénieur. L’aspect futuriste de la voiture, dans le contexte des années 1960, est appuyé davantage par ces deux immenses dérives arrière, présentes pour stabiliser la voiture en ligne droite.

Alors qu’il n’est plus possible de participer aux 24 Heures avec des moteurs de moins de 1000 cm3, Charles Deutsch, fidèle à Panhard depuis l’ère DB, passe à la motorisation Peugeot. Indirectement soutenus par Peugeot, ces bolides futuristes ne rencontrent pas la chance sur le circuit des 24 Heures du Mans. Entre 1966 et 1967, cinq CD Peugeot SP66 sont engagés pour autant d’abandon à la suite de sorties de piste ou de problèmes mécaniques.

L’exposition temporaire Peugeot, Allure Le Mans, est à voir au Musée des 24 Heures du Mans.

Plus d’informations sur le Musée des 24 Heures du Mans.

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