L’endurance au volant, on le sait, c’est une histoire de partage entre coéquipiers. Pour les gentlemen-drivers, c’est aussi une histoire de respect et d’initiation avec un pilote professionnel. Ainsi, au volant de la Ferrari 458 Italia n°83, François Perrodo bénéficie à la fois de l’experience et – surtout – de l’amitié d’Emmanuel Collard, l’un des plus grands spécialistes français de l’endurance (avec notamment une victoire aux 12 Heures de Sebring en 2008). Une belle histoire qui a commencé d’une manière peu banale…

Votre histoire avec Emmanuel Collard aurait-elle été la même si vous n’étiez pas tombés tous les deux en panne au même endroit à Le Mans Classic ?
François Perrodo : “Ce fut en tout cas une rencontre très belle et très originale (rires), qui s’est également faite par le biais de Jean-Pierre Malcher. Nous courions dans la série VdeV avec Sébastien Crubilé, et Jean-Pierre nous avait conseillé de rouler avec quelqu’un comme Manu car c’est le meilleur moyen de progresser. Sébastien et moi nous sommes tout de même demandés s’il trouverait un quelconque intérêt à rouler avec des amateurs comme nous mais le courant est passé et nous sommes devenus de bons amis.”

Comment progresse-t-on au fil du temps avec un coéquipier comme Emmanuel Collard ?
“Il n’est jamais avare de conseils, quitte à les répéter plusieurs fois, notamment en ce qui concerne le trafic et la technique. En 2015, nous avons décidé de faire moins de courses en nous concentrant sur le Championnat du Monde d’Endurance et en effectuant plus d’essais, où nous faisons de l’acquisition et de l’analyse de données pendant un ou deux jours.”

Pour Emmanuel Collard, c’est une période un peu spéciale, entre ses vingtièmes 24 Heures en 2014 et ses premières au volant d’une Ferrari en 2015…
“Le talent d’Emmanuel Collard n’est plus à démontrer, son palmarès impressionnant parle pour lui et c’est également un être humain exceptionnel. Un bon résultat au Mans sur une Ferrari serait formidable pour lui, et surtout amplement mérité. Notre début de saison 2015 en Championnat du Monde d’Endurance s’est très bien passé, nous avons terminé deuxièmes de notre catégorie à Silverstone et à Spa-Francorchamps. Mais, qu’on le veuille ou non, il y a au Mans un facteur chance indéniable. Il s’agira avant tout pour moi de ne pas faire d’erreur pendant mes relais, de rendre la voiture intacte à mes équipiers et d’aligner les temps le plus efficacement possible.”

En trois participations, vous avez déjà roulé aux 24 Heures du Mans avec une Porsche 911 et une Ferrari 458 Italia. De quoi rêvez-vous pour la suite ?
“A court terme, de confirmer les bons résultats de Silverstone et Spa-Francorchamps aux 24 Heures du Mans et pour la suite de la saison. Pour l’année prochaine, nous pensons confirmer en LM GTE Am pour continuer à progresser.”

Jean-Philippe Doret / ACO

Photo : LE MANS (SARTHE, FRANCE), PLACE DE LA REPUBLIQUE, 24 HEURES DU MANS, LUNDI 8 JUIN, VERIFICATIONS TECHNIQUES ET ADMINISTRATIVES. François Perrodo (à droite) peut compter sur la complicité et l'expérience d'Emmanuel Collard (au centre) et Rui Aguas (à gauche).