Il aura fallu attendre les toutes dernières minutes de l’épreuve pour connaître le vainqueur LMP2. À moins de 30 minutes de l’arrivée, tout restait encore à jouer entre les Oreca 07-Gibson #43 et #48. VDS Panis Racing, bien positionnée pour aller chercher la victoire, a vu ses espoirs s’effondrer à cause d’un bris de suspension – une pièce à « 15 balles », selon l’équipe d’Olivier Panis – qui a ruiné ses chances dans les derniers instants. Inter Europol Competition, pourtant pénalisée pour excès de vitesse dans les stands, a su résister et franchir la ligne d’arrivée avec 1 minute et 55 secondes d'avance.

Pour Jakub Smiechowski, pilote polonais et pilier du projet Inter Europol Competition, cette victoire a une saveur particulière : « C’est évidemment un sentiment formidable. Tom et Nick ont fait un excellent travail ; sans eux, nous n’aurions pas pu gagner, et sans le soutien de toute l’équipe, nous ne serions pas parvenus à gagner aussi.
Je comprends ce que ressent VDS Panis Racing, car l’année dernière, nous avons également eu un problème technique qui nous a potentiellement empêchés de gagner, et nous avons terminé deuxièmes. C’est un sentiment difficile, mais comme c’est souvent le cas sur les courses de 24 heures, on ne gagne pas toujours quand on le mérite. Je pense que nous méritions tous les deux de gagner, car nous nous sommes battus avec acharnement jusqu’au bout. Évidemment, je suis content que ce soit nous, mais je me sens vraiment mal pour eux. »

Tom Dillmann, précédemment engagé en Hypercar avec Floyd Vanwall Racing Team, et reconverti en LMP2, savoure cette première victoire mancelle : « Je me sens très fatigué, car la course a été très intense durant les six dernières heures. Ça a été une grande bataille. Nous avons attaqué lors de chaque tour. Nous avons remporté les 12 Heures de Sebring, et je suis heureux de remporter une course légendaire telle que les 24 Heures du Mans. Après avoir roulé en Hypercar, j’avais pris la décision de m’engager en LMP2. J’ai pu le faire avec Inter Europol Competition. Je me régale avec cette équipe. »

De son côté, Nick Yelloly est revenu sur l’erreur qui aurait pu coûter la victoire à son équipe : « Je savais que j’avais fait une erreur. J’ai bloqué les roues arrière en entrant dans la voie des stands, juste pour gagner un peu de temps. Puis, nous avons écopé d’une pénalité pour excès de vitesse dans la pitlane. Évidemment, j’étais assez agacé. Je ne répéterai pas ce que j’ai hurlé dans mon casque, mais j’étais furieux. Je pensais que ces deux erreurs allaient nous coûter cher. Ensuite, malheureusement pour VDS Panis Racing, ils ont eu un problème technique. J’ai hâte de revenir l’an prochain pour tenter de réaliser le doublé. »

AO by TF s’impose en Pro/Am

Troisième sur la ligne d’arrivée en LMP2, l’Oreca 07-Gibson #199 d’AO by TF remporte la victoire dans la catégorie Pro/Am avec PJ Hyett, Dane Cameron et Louis Delétraz. Une belle performance pour l’équipe anglo-américaine, qui confirme sa régularité et son engagement en endurance face à une concurrence toujours plus relevée. Comme l’an passé, la livrée Spike de l’Oreca #199 n’est pas passée inaperçue. Si bien que les fans se prennent à rêver de la retrouver sur la grille de départ en 2026, aux-côtés de la Porsche Rexy en LMGT3.

Une chose est sûre : la catégorie LMP2 a, une fois encore, tenu toutes ses promesses. Du suspense, de la stratégie, des émotions, et un vainqueur qui entre un peu plus dans la légende des 24 Heures du Mans. Inter Europol Competition a prouvé que sa victoire de 2023 n’était pas un coup d’éclat, mais bien le fruit d’une excellence durable en endurance.

Retrouvez la 93e édition de l’Oreca 07-Gibson #43 d’Inter Europol Competition grâce à la galerie photo ci-dessous.