Jamie Chadwick compte gravir les échelons vers l'Hypercar
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Jamie Chadwick compte gravir les échelons vers l'Hypercar

Du GT à la monoplace, du karting aux prototypes, Jamie Chadwick a (déjà) goûté à de nombreuses disciplines en sport automobile. Elle qui vient de fêter ses 27 ans a conscience qu’elle est aujourd’hui à un point clé de sa carrière. Et c’est l’endurance, avec les 24 Heures du Mans en tête, qui lui tend les bras.

Jamie Chadwick se définit comme une « Racer », un terme anglais (sa nationalité) qui signifie bien plus que pilote. Elle est animée par l’esprit de compétition, avec une approche mentale entièrement orientée vers la performance et le dépassement, à chaque instant. Si elle refuse d'être cantonnée à la case de « femme pilote », vouloir faire abstraction de son genre reste une gageure dans un sport dominé par les hommes. N'empêche, à enchaîner les records, elle contribue à faire avancer les mœurs, inspirer les plus jeunes et écrire son histoire… qui pourrait la mener vers l’Hypercar.

Jeunesse et expérience, fougue et application. Le trio Chadwick, Jaubert et Lotterer (de gauche à droite) est inédit.
Jeunesse et expérience, fougue et application. Le trio Chadwick, Jaubert et Lotterer (de gauche à droite) est inédit.

débuts précoces et succès rapide

C’est à l’âge de 12 ans que Jamie Chadwick débute derrière un volant, en karting. Rapidement, ses sensations sont bonnes, et elle se prend au jeu. « Avoir pratiqué d’autres sports auparavant (elle jouait notamment au hockey à haut niveau) m’a aidée. Mais j'avais tout à apprendre. C'était super, mais j'avoue que l'envie de me lancer plus sérieusement dans le sport automobile ne m'est venue que plus tard. » Le déclic survient il y a 10 ans. Sa saison 2015 est brillante, récompensée par son premier titre en GT4 en British GT sur une Aston Martin Vantage GT4 (associée à Ross Gunn, qui pilote cette année l’Aston Martin Valkyrie #007). Victorieuse à deux reprises, régulièrement sur le podium, elle lance vraiment alors son ascension.

Andrew Howard, à la tête de l’équipe Beechdean Motorsport avec laquelle elle est sacrée, louait déjà sa force de caractère dans les colonnes de The Guardian. « Elle fait preuve de détermination et a une capacité à comprendre comment transformer cette ténacité en quelque chose de concret. On voit beaucoup de pilotes qui ont de la détermination et qui pensent être le prochain Michael Schumacher, mais elle, elle est intelligente ! Elle comprend qu'elle doit travailler dur, elle écoute, elle encaisse les coups et elle apprend. » Appliquée, la « gamine » d’alors (elle n’a que 17 ans) devient la première femme à remporter un titre dans le championnat. Et, surtout, la plus jeune pilote, hommes et femmes confondus.

Cette étape fondatrice va poser les bases d’un parcours complet.

"Elle est intelligente ! Elle comprend qu'elle doit travailler dur, elle écoute, elle encaisse les coups et elle apprend"
Andrew Howard, Responsable de l'équipe Beechdean Motorsport
La recherche des limites se fait notamment au virage d'Indianapolis, un haut lieu de la magie mancelle.
La recherche des limites se fait notamment au virage d'Indianapolis, un haut lieu de la magie mancelle.

Viser toujours plus haut

Commence, en 2017, la transition vers la monoplace – encore à l’échelle nationale – avec le championnat F3 de Grande-Bretagne. Malgré une victoire lors de sa seconde saison, Jamie Chadwick ne se voit pas d’avenir dans la série, et songe à d’autres horizons : elle participe aux 24 Heures du Nürburgring, décroche un rôle de pilote d’essai en Formule E. La révélation auprès du grand public – et le deuxième temps fort de carrière – survient en 2019 avec le championnat 100 % féminin disputé en monoplaces.

« La W Series (W pour Women, femmes) est arrivée au bon moment. Je me souviens de 2019, je ne savais pas si j’allais continuer ma carrière. Et puis j’ai roulé en W Series et j’y ai passé trois saisons (avec à la clé trois titres). Cela m’a parfaitement préparée pour l’étape suivante, le haut niveau de la monoplace. Car je suis ensuite allée aux États-Unis avec l’IndyNXT (antichambre de l’Indycar). Cela m'a permis d’accumuler de l’expérience, avec des circuits très différents. J’ai l’impression d’avoir bouclé la boucle en étant aujourd’hui en endurance, dans la catégorie LMP2 très disputée. » Polyvalente, disposant d'un bagage complet, Jamie Chadwick possède de solides acquis techniques et son aisance naturelle à communiquer fait d'elle une bonne coéquipière.

Au milieu des Hypercars et des LMGT3, la découverte pour Jamie Chadwick et Mathys Jaubert va être riche.
Au milieu des Hypercars et des LMGT3, la découverte pour Jamie Chadwick et Mathys Jaubert va être riche.

apprendre, puis gagner

Pour ses débuts aux 24 Heures du Mans, Jamie Chadwick va partager le volant avec son équipier régulier de l’European Le Mans Series (ELMS), Mathys Jaubert, ainsi que le triple vainqueur de l’épreuve André Lotterer. Un fait rare que de voir un pilote de ce calibre « basculer » en LMP2. « Pour nous, c’est énorme d’avoir André à nos côtés. Je lui pose des questions sur tout ce qui me passe par la tête, même des questions qui peuvent paraître stupides. Il nous apporte à la fois son expérience de la course au sens large, et nous apporte son regard sur les réglages que l'on applique à la LMP2. »

Ce circuit, justement, que pense la native de Bath – qui a été élevée sur l’île de Man – de ses premiers tours réalisés lors de la Journée Test ? « C’est génial d’être là. Lors de mon premier tour, j’ai enchaîné le secteur un, et puis je me suis lancée dans les Hunaudières. C’est un bonheur d’être en piste sur ce circuit, mais on passe vite de l’excitation et de la joie… à la concentration. A l'abord de la chicane Daytona, on se reconcentre pour aller chercher de la performance, faire un bon tour, comprendre la voiture. »

"Je sens que ce circuit peut nous rappeler à l’ordre si on prend trop la confiance. Alors, l’idée, c’est de progresser, de trouver mon rythme."
Jamie Chadwick

En ayant remporté les deux manches ELMS inaugurales (notamment avec la première victoire au général pour une femme pilote au Castellet), Jamie Chadwick pourrait avoir l’ambition de cumuler un troisième succès de rang. Mais elle se veut prudente. « Je sens que ce circuit peut nous rappeler à l’ordre si on prend trop la confiance. Alors, l’idée, c’est de progresser, de trouver mon rythme. Individuellement je veux aller plus vite, mais c’est en équipe que l’on réfléchit. L’objectif c’est de se battre pour quelque chose dimanche. »

Et ensuite ? Sa présence au sein du projet Genesis Magma Racing dans cette année de préparation pourrait lui valoir une place dans la future Hypercar de la marque coréenne (la GMR-001). « Pour le moment, je me concentre sur ma progression, et les objectifs que je veux atteindre. Nous parlerons de l’Hypercar en fin d’année. Je pense que je pourrais continuer l’an prochain en LMP2, et passer en Hypercar en 2027. La catégorie est extrêmement compétitive. Il faut bien comprendre que nous sommes tous dans ce programme de préparation, et que Genesis nous laisse le temps d’apprendre, de nous sentir prêts. Nous, pilotes, mais aussi les mécaniciens, les ingénieurs. L’idée ce n’est pas de débarquer en Hypercar sans y être préparée. Je veux faire honneur à Genesis, être en Hypercar pour me battre au plus haut niveau, quand ce sera le moment. »

Jamie Chadwick prendra part ce samedi à sa quatrième course sur un format de 24 heures. Victorieuse de sa catégorie aux 24 Heures du Nürburgring 2019 après une première tentative en 2018, également sur la plus haute marche du podium aux 24 Heures de Silverstone 2015, elle possède un pourcentage d’arrivée de 100 %. Une statistique qu’on lui souhaite voir préserver, avec une victoire à la clé ?

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