Kevin Estre (Porsche) : «Tout le monde travaille d’arrache-pied pour améliorer la voiture»
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Kevin Estre (Porsche) : «Tout le monde travaille d’arrache-pied pour améliorer la voiture»

Porsche Penske Motorsport visera la victoire lors des prochaines 24 Heures du Mans (12-16 juin 2024). Kevin Estre promet des améliorations sur la Porsche 963, fruit d’un travail acharné de toute l’équipe, et donne rendez-vous aux fans de Porsche en 2024.

Quel était votre état d’esprit à l’amorce de l’édition du Centenaire des 24 Heures du Mans ?

« J’éprouvais une grande fierté de faire partie des 186 pilotes de l’édition du Centenaire des 24 Heures du Mans, qui plus est en tant que pilote d’usine Porsche engagé dans la catégorie reine. C’était la concrétisation d’un rêve que j’avais depuis mes débuts en endurance. C’était une édition très spéciale, car il y avait beaucoup d’animations, mais aussi une certaine pression. »

Que retenez-vous de cette première saison de la Porsche 963 ?

« Une grande progression, car nous sommes partis d’assez loin à Sebring. Plus loin que ce que nous espérions. Toutefois, nous avons bien réagi avec un premier podium lors des 6 Heures de Portimão. Nous étions là pour récupérer ce podium lorsque nos concurrents ont commis des erreurs ou rencontré des problèmes. Ce qui avait été notre cas à Sebring. Ensuite, nous avons été déçus des 24 Heures du Mans en raison du manque de performance et de fiabilité. Quasiment tous les pilotes Porsche ont commis des erreurs, cela prouve que nous avons tout donné et que nous n’avons jamais baissé les bras. Notre envie de gagner était plus forte que celle de juste figurer. Ensuite, nous avons bien progressé. À Fuji, nous avons mené la course durant quatre heures face à Toyota. Ça a été très positif pour notre programme. Ça nous a prouvé que nous étions capables de nous battre pour la victoire. C’était donc une saison pour apprendre, même si ce n’était pas notre approche initiale, car nous espérions gagner. Cependant, nous savions que le challenge allait être difficile. Maintenant, nous avons une saison derrière nous et nous allons capitaliser sur celle-ci pour faire bien en 2024. »

"L’année prochaine, nous espérons pouvoir compter sur une meilleure fiabilité et plus de performance"
Kevin Estre, Porsche Penske Motorsport

Dans quels domaines la voiture doit-elle progresser pour 2024 ?

« Il n’y a pas un domaine en particulier dans lequel notre Porsche 963 doit progresser. Ce sont plutôt des détails qui concernent plusieurs postes. À l’image de la Toyota GR010 Hybrid, notre voiture doit être plus constante sur l’usure des pneumatiques et des freins. Il faut que nous bloquions moins les roues lors des freinages afin de pouvoir attaquer plus. Pour une course comme les 24 Heures du Mans, la voiture doit être plus fiable. Je reconnais que c’est plus facile à dire qu’à faire. C’était notre première course de 24 Heures dans le cadre du Championnat du monde d’endurance FIA WEC. Nous avons véritablement attaqué et pris beaucoup de risques. Ça a été dur pour la voiture. L’année prochaine, nous espérons pouvoir compter sur une meilleure fiabilité et plus de performance afin de pouvoir rouler à 98% au lieu de 101% pendant 24 heures, ce qui est rarement gage de victoire parce que finalement on commet une erreur ou la voiture casse parce qu’on l’a trop sollicité ».

Que pouvez-vous dire aux fans qui espèrent voir Porsche remporter les prochaines 24 Heures du Mans ?

« Nous l’espérons aussi (rire). C’est notre objectif depuis que nous avons débuté ce programme. Au centre de recherche et développement à Weissach, à Mannheim, chez Penske, tout le monde travaille d’arrache-pied pour améliorer la voiture et disposer d’un super package l’année prochaine aux 24 Heures du Mans. Il faut garder espoir car même si cette année a été plus difficile que ce que nous voulions, nous avons réalisé de belles performances à certains moments. Je donne rendez-vous en 2024 ».

En pilotant pour Porsche en catégorie reine, on imagine que vous vivez un rêve éveillé. Comment faites-vous pour garder les pieds sur terre ?

« J’essaie de me souvenir d’où je viens. La première fois que j’ai piloté sur le circuit des 24 Heures du Mans c’était pour une course de la Carrera Cup France en 2010. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment appris à connaitre le paddock et le circuit. Lorsque je roule dans cette fantastique voiture qu’est la Porsche 963, au cœur d’un plateau incroyable, je vis un rêve éveillé et c’est une grande fierté. Malgré ça, je pense que rien n’est acquis. Il faut toujours prouver et se remettre en question, car il y a toujours un autre pilote plus rapide à un certain moment de la course ou sur un virage en particulier. Chez Porsche, nous avons des pilotes talentueux alors c’est assez facile de garder les pieds sur terre ».

Pour quelles raisons les pilotes doivent-ils désormais aborder les 24 Heures du Mans comme une course Sprint ?

« D’une part parce que les voitures sont beaucoup plus robustes qu’il y a vingtaine d’années. D’autre part parce qu’il y a beaucoup plus de concurrence. Aujourd’hui, les écarts entre les voitures sont très faibles. Il y a également un niveau de professionnalisme qui est assez incroyable et qui se rapproche véritablement de la Formule 1. L’investissement des constructeurs et des équipes pour la course est colossal. Il y a beaucoup de marques qui aspirent à gagner cette course et qui ont le potentiel de le faire. Si bien qu’on ne peut pas se permettre de laisser quelques dixièmes en cours de route. Puis, en termes de stratégie, il est très facile de perdre un tour. Alors, il faut toujours essayer d’être proche du leader. La course se joue désormais à quelques dixièmes. Elle se décide aussi sur des erreurs de pilotage ou des prises de risques dans le trafic ».

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