Mathias Beche, pilote de la Rebellion R-One AER n°12 en compagnie de Nick Heidfeld et Nicolas Prost sur ces 24 Heures du Mans, vient de changer le design de son casque. Retour sur sa période de reflexion autour de cet accessoire.
Ses références : « Les casques mythiques comme ceux d'Ayrton Senna, Rubens Barichello, Takuma Sato ou encore François Cevert étaient composés d’éléments très simples. Je souhaitais garder mon identité avec quelque chose de simple car 95 % des casques, on ne les reconnaît pas. »
Les couleurs : « Mes couleurs de casque tournent autour du rouge et du blanc. Quand j’étais jeune, mon père voulait que l’on me reconnaisse. Le rouge, c’est la couleur de la famille, celle que mon père a toujours aimé. Ensuite, rouge et blanc sont aussi les couleurs du drapeau suisse. L’idée de départ est la peinture de « guerre » avec la bande rouge au milieu du casque, un peu comme la crête d’un guerrier iroquois. »
Sa réflexion : « Je n’ai jamais trop voulu modifier mon casque ou si je l’ai fait, c’était toujours par petites touches. A la fin de l’année 2014, j’ai contacté Stéphane Brun, de la société Gaazmaster Motorsport. C’est quelqu’un de très doué en design et j’avais envie d’un autre regard. Le but était d’avoir quelque chose de très reconnaissable, qui me ressemble sans tout changer ! »
Le processus : « Le concepteur m’a d’abord montré différents designs. J’ai regardé attentivement, mais il m’a présenté des idées qui ne correspondaient pas du tout à ce que je voulais. Cela gardait l’idée générale avec la bande rouge au centre. J’adorais les designs mais je ne m’y retrouvais pas.
Je l’ai ensuite guidé vers quelque chose qui me plaisait. De ses premières idées, nous en avons gardé deux petites choses. La première est l’aile, sur le côté, qui a été étendue par rapport à mon ancien casque. J’aime cette image, comme si on pouvait voler, le fait d’être dans le mouvement. Je voulais aussi garder quelque chose de très agressif en même temps. Ensuite, il y a aussi un cerclage en aluminium brossé que je ne voulais pas dominant. L’idée d’apporter un rond dans un design agressif et assez carré me plaisait.
Il m’a alors refait voir d’autres designs en fonction de mes corrections. Cela a été long et difficile. Nous avons commencé à travailler en septembre et nous avons finalisé en mars. Des pauses ont eu lieu entre chacune de nos rencontres au cours desquelles nous avons pris le temps de la réflexion.
Une fois validé, Stéphane l’a produit sur un casque en 3D et j’ai ensuite envoyé le tout à un peintre, Eric Milano de la société Aéro Magic, qui fait entre autres les casques de Romain Grosjean (pilote Lotus Formule 1 Team, NDLR). Une fois fini, j’ai tout faire suivre à Bell (fabriquant de casques, ndlr) pour l’assemblage final »
David Bristol / ACO