« La nuit au Mans, c’est très particulier. Nous devons être prêts à tout moment. Il faut avoir ses affaires prêtes si jamais on nous réveille. Il doit toujours y avoir une personne qui est au courant de l’endroit où vous êtes si vous êtes en train de dormir. On me réveille 1 h 30 avant de prendre le relais et on doit être en combinaison une heure avant de prendre la voiture. S’il y a un souci au pitstop ou que le pilote a un problème, on doit être prêt à prendre le relais. Si le coéquipier fait trois relais, on doit quand même être opérationnel au second. Cela réduit le temps de sommeil et quand on s’habille avant, qu’on attend dans les stands et qu’on ne monte pas dans la voiture, il y a encore une heure à attendre !
Quand je me réveille, j’essaie de m’étirer tout de suite et de faire un petit réveil musculaire en faisant quelques mètres en footing, en m’échauffant les épaules. J’essaie de ne pas réveiller mon corps trop brutalement.

Quand je sors de la voiture, je débriefe tout de suite puis je mange. Ensuite, je vais me faire masser pendant environ 45' et je vais me coucher si je peux. Le massage est déjà un moment de détente qui permet de se relâcher. J’utilise aussi la micro sieste, c’est du sommeil paradoxal et non un sommeil profond. Ce sont des moments de sommeil de dix minutes mais le sommeil paradoxal ne dure que cinq minutes. En général, je récupère bien.

La nuit, j’habitue mes yeux à l’obscurité, c’est tout. Le circuit est bien éclairé, il faut être vigilant car les GTE sont éblouies par nos phares et ne savent pas toujours où nous nous trouvons. J’aime piloter de nuit. Je fais corps avec la voiture, c’est un moment tranquille où on est seul avec la machine. » 

David Bristol / ACO

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, MERCREDI 1 JUIN 201, ESSAIS QUALIFICATIFS. La gestion de la nuit est cruciale pour les pilotes.