La liste (non exhaustive) est convaincante : depuis 2017 et l’introduction du nouveau règlement LMP2, Rubens Barrichello, Bruno Senna, Jan Lammers, Loïc Duval, Nelson Piquet Jr, Juan Pablo Montoya, Felipe Nasr, Nicolas Lapierre, Emmanuel Collard, Nicolas Prost, Vitaly Petrov, Filipe Albuquerque, Paul di Resta ou Jean Eric Vergne, entre autres, ont piloté ces prototypes aux 24 Heures du Mans et/ou en championnat ou en différentes séries. La qualité du casting traduit le niveau et l’attractivité de cette catégorie, réservée aux équipes privées.
Régulièrement en Asian Le Mans Series, notamment lors des récentes 4 Heures de Buriram, les LMP2 d’ancienne génération ont montré que leurs performances étaient encore parfaitement convaincantes, tandis que l’officialisation de l’introduction des machines de dernière génération pour la prochaine saison 2019/2020 promet une évolution significative de la grille et de sa compétitivité pour cette série ACO.
Ce week-end, les 24 Heures de Daytona témoigneront une fois encore du bien fondé de cette règlementation LMP2, prouvant les liens qui peuvent exister et fonctionner entre le sport auto américain et européen. Les Dpi sont issus à 80% des LMP2. Dans le même temps, quatre LMP2 seront engagés au double tour d’horloge américain.
Aujourd’hui, des LMP2 courent sur tous les marchés : américains, européens et asiatiques, dans des programmes sportifs aussi variés que cohérents (Asian Le Mans Series, European Le Mans Series, Weather Tech SportsCar Championship, 24 Heures du Mans et WEC). Ils permettent à certains de découvrir l’endurance, de gagner en expérience, de consolider un projet ou une équipe avant de rejoindre le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA et les 24 Heures du Mans, sommets de la pyramide de l’endurance, instaurée par l’ACO.
L’exemple de United Autosports l’atteste : cette équipe qui évolue avec succès en European Le Mans Series, va se lancer en 2019/2020 pour la première fois en WEC, avec sa Ligier JSP217.
En 2017, quand l’ACO a lancé, en réflexion commune avec la FIA, le LMP2 s’appuyant sur 4 constructeurs de châssis sélectionnés par appel d’offres (Oreca, Ligier, Dallara et Riley), un fournisseur de moteurs unique (Gibson), les objectifs étaient clairement identifiés : une catégorie abordable en terme de budget, avec un encadrement pour enrayer l’explosion des coûts qui se produisait jusqu’alors, mais aussi une classe ultra compétitive et disputée, qui permet à chacun de prétendre à la victoire.
Après deux années d’exercice, le constat, grâce à quelques chiffres clefs, est le suivant:
-Les 24 Heures du Mans 2017 comptaient 25 LMP2. Les 24 Heures du Mans 2018, 20.
-Le LMP2 est la manière la plus abordable de piloter aux 24 Heures du Mans dans un prototype.
-Le prix de vente de la voiture neuve ne doit pas dépasser 483 000 euros, le prix des pièces détachées ainsi que les coûts du moteur sont règlementés et encadrés.
-Dès leur introduction en 2017, ces machines étaient plus rapides que les LMP1 privées d’ancienne génération. En chrono, aux 24 Heures du Mans 2018, la LMP2 la plus rapide en qualifications, avec un temps de 3’24’’883 était presque aussi rapide que l’Audi R18 e-tron quattro, en pole en 2012, avec une référence de 3’23’’787.
-Les LMP2 sont rapides mais également fiables : aux 24 Heures du Mans 2017, pour leur première apparition, 80% des LMP2 ont rallié l’arrivée et une LMP2 a été en tête de l’épreuve. Sur le podium, au général, figuraient deux LMP2.
En 2018, sur les 4 courses de 6 heures disputées lors de la première partie de la Super Saison WEC (Spa, Silverstone, Fuji et Shanghai), un seul abandon de LMP2 est enregistré.
Légende: Ligier, Oreca et Dallara sont trois des quatre fabricants de châssis pour la dernière génération de LMP2.