Photo : Jean-René ROGER - ACO/Nikon
Exposé lors du dernier Mondial de l’Automobile, le « prototype-école » de l’Automobile Club de l’Ouest, conçu par Sora Composites et Pescarolo, ne manque pas d’atouts en piste.
« J’avais déjà eu la chance de faire un stage ACO avec Lotus, mais là, les repères sont totalement différents. » Telles sont les premières impressions de Jean-Romain Py, le fils du patron de Sora Composites, après quelques tours du circuit Bugatti. Et en piste, le son rauque du V8 Corvette donne à ce prototype un cachet très singulier. Car la cartographie moteur offrant quatre niveaux de puissance (200, 250, 300 et 360 ch) : « on peut déjà offrir aux stagiaires une performance assez intéressante avec la clé de puissance la plus basse, explique Vincent Capillaire, pilote d'essai de ces machines, vu cette année en Formula Le Mans. Et puis, le V8 Corvette, c’est un son reconnaissable entre tous. »
Christophe Tinseau (neuf participations aux 24 Heures du Mans, dont les trois dernières avec Pescarolo Sport) et Vincent Capillaire ont assuré le développement de ce prototype école, conçu en un temps record de dix-huit mois. « Nous avons en tout effectué 4 000 km d’essais, explique Tinseau. Le but est de présenter ce qu’est un prototype. Et nous sommes arrivés à une voiture efficace et rapide. Elle donne une impression de puissance grâce à ce moteur de 6,2 litres, qui offre beaucoup de couple. De quoi arriver au bout de la ligne droite des stands à 235 km/h. Pour donner un autre point de repère, le meilleur tour de cette voiture est en 1’35’’, à environ cinq secondes d’un prototype LM P2. »
De quoi offrir de belles sensations, à la fois au gentleman-driver et au jeune professionnel. Car l’objectif de ce programme est double : offrir l’expérience du pilotage d’un prototype aux passionnés ainsi qu’une première perception de l’endurance aux pilotes qui souhaitent s’orienter vers cette discipline, dans le cadre d’une véritable filière « grâce aux LM P1, LM P2, Formula Le Mans et le prototype école de l’ACO, » résume Tinseau. « Avec ce prototype, j’ai le sentiment que nous sommes en train de créer quelque chose de nouveau, ajoute Jean-Romain Py. Une voiture issue de la compétition (avec notamment l’utilisation d’éléments carbone) adaptée pour une école de pilotage, qui répond parfaitement à la cible Le Mans (et à son patrimoine avec un châssis né chez Henri Pescarolo, quadruple vainqueur des 24 Heures) et convient également parfaitement au circuit Bugatti. » En attendant, qui sait, de la retrouver sur le grand circuit des 24 Heures ? « La décision en revient bien sûr à l’ACO, mais voir cette voiture en lever de rideau Le Mans Series ou des 24 Heures serait un grand plaisir, » sourit Jean-Romain Py.
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Jean-Philippe Doret