Le Mans, Ford et Ferrari : Jim Glickenhaus et l’histoire des 24 Heures
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Le Mans, Ford et Ferrari : Jim Glickenhaus et l’histoire des 24 Heures

Après sa première apparition à Portimao le mois dernier, la Glickenhaus 007 LMH est pour la première fois engagée à deux exemplaires aux 6 Heures de Monza, pour la troisième manche – et dernière avant les 24 Heures du Mans – du Championnat du Monde d’Endurance FIA. Un rendez-vous singulier pour Jim Glickenhaus, dont la passion automobile trouve sa source entre Italie, Amérique, Ferrari et Ford.

Pour Jim Glickenhaus, tout commence dans les années 1960, lorsqu’il fait la connaissance d’un acteur majeur de l’histoire de Ferrari : Luigi Chinetti, vainqueur au Mans à la fois en tant que pilote (1932, 34 et 49) et patron d’écurie (1965), et aussi homme de confiance d’Enzo Ferrari aux Etats-Unis. « Quand j’étais petit, j’étais fasciné par la manière dont les choses fonctionnaient et j’adorais démonter les objets, raconte Jim Glickenhaus. J’adorais les voitures, spécialement celles qui étaient rapides et belles. Je lisais les magazines automobiles et j’écoutais les 24 Heures du Mans sur mon poste de radio à ondes courtes. J’ai écrit à M. Ferrari – qui n’a pas répondu. Je faisais une quinzaine de kilomètres en vélo pour aller à la concession Ferrari de M. Chinetti. Il a fini par me faire entrer et me laisser m’asseoir dans les voitures, j’avais le droit de toucher au volant mais pas au levier de vitesses. J’allais chercher des pièces détachées et je donnais un coup de main à la concession. Un jour où il pleuvait, il m’a offert un blouson de son écurie NART. »

La première rencontre de Jim Glickenhaus avec Ferrari dans le cadre d’une compétition a d’abord pour cadre la Formule 1, mais il croise à cette occasion un futur sextuple vainqueur des 24 Heures du Mans : « J’ai dit à M. Chinetti que je voulais voir une course de Formule 1. Quand je suis parti en Europe en 1968 avec mon sac à dos après le lycée, il m’a dit d’aller dans les stands le mercredi et que, lorsque le camion transporteur de l’équipe Ferrari arriverait, de leur dire que je venais de sa part. J’ai déchargé le camion, j’ai donné un coup de main, j’ai rencontré Jacky Ickx qui était arrivé en Fiat en provenance de Paris. En 1969, je suis revenu en Europe pour voir les 24 Heures du Mans. Je me souviens de tout : la foule, la grande roue, la nourriture, le vin, les voitures… Et aujourd’hui, je possède trois voitures qui ont couru les unes contre les autres aux 24 Heures 1967. » Il s’agit précisément de deux Ferrari 330 P4, d’une Ferrari 412 P et d’une Ford Mk IV.

La Ferrari 330 P4 avait remporté les 24 Heures de Daytona 1967 aux mains de Chris Amon et Lorenzo Bandini, emmenant le fameux triplé du constructeur italien en Floride. Au Mans, elle porte le numéro 20 et est toujours aux mains de Chris Amon, associé cette fois à Nino Vaccarella, vainqueur dans la Sarthe en 1964. Qualifiée douzième, elle évolue entre la cinquième et la septième position jusqu’à la septième heure de course, lorsque Chris Amon est contraint à l’abandon sur une crevaison qui provoque un incendie. Deux P4 terminent sur le podium grâce à Ludovico Scarfiotti/Michael Parkes et Willy Mairesse/Jean « Beurly » Blaton, respectivement deuxièmes et troisièmes. La 412 P est engagée aux 24 Heures du Mans 1967 par l’équipe britannique Maranello Concessionaires (n°23) et arbore la livrée caractéristique rouge à bande bleu ciel des voitures de Ronnie Hoare, importateur du Cheval Cabré outre-Manche. Qualifié quatorzième, le duo britannique Richard Attwood/Piers Courage entre dans le top 10 à partir de la septième heure. Ils sont huitièmes lorsque leur Ferrari est victime d’un problème de surconsommation d’huile qui provoque son abandon à la quinzième heure.

Pilotée par Mark Donohue et Bruce McLaren, la Ford Mk IV (n°2) de la collection de Jim Glickenhaus termine quatrième des 24 Heures 1967 après une course mouvementée. D’abord retardée par des changements de plaquettes de freins puis des soucis récurrents d’embrayage, la Ford n°2 perd ensuite son capot arrière le dimanche matin. Selon le règlement, il doit être alors remonté pour permettre à la voiture de poursuivre la course. Des ceintures empruntées aux pantalons des mécaniciens sont même utilisées pour le refixer ! Sur les quatre exemplaires de la Ford Mk IV, deux sont à l’arrivée. Outre la quatrième place de Donohue/McLaren, le duo américain Dan Gurney/AJ Foyt (n°1) remporte la course en franchissant pour la première fois le cap des 5000 kilomètres parcourus au Mans (5232, à 218 km/h de moyenne) La Mk IV de Mario Andretti/Lucien Bianchi (n°3) est éliminée sur un carambolage pendant la nuit, et celle Denny Hulme/Lloyd Ruby (n°4), déjà retardée par une première sortie de route à Mulsanne, abandonne à la suite d’une deuxième excursion hors piste au Tertre Rouge.

Pour Jim Glickenhaus, ce week-end des 6 Heures de Monza seront en quelque sorte un premier retour aux sources de sa passion, avant le grand rendez-vous de sa première participation aux 24 Heures du Mans en tant que constructeur, les 21 et 22 août prochains.

PHOTO (D.R. / GLICKENHAUS RACING) : 8 HEURES DE PORTIMAO (PORTUGAL), 11-13 JUIN 2021 - Deux visions de la nouvelle catégorie reine Hypercar en piste pour la première fois : la Glickenhaus 007 LMH (n°709), dont les lignes rappellent la mythique Ferrari P4 des 24 Heures du Mans 1967, dispute sa toute première course face à la Toyota GR010 Hybrid (n°7).

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