Les 24 Heures du Mans 2007, une édition qui semble bien lointaine aujourd’hui. La bataille entre Audi et Peugeot débutait, la catégorie GT1 était encore de mise avec des Aston Martin DBR9 et autres Corvette C6.R. En catégorie LM P2, Vitaly Petrov faisait ses débuts. Déjà vu aux 1000 km de Valence en mai de la même année, il goûtait aux 24 Heures du Mans, en parallèle de sa saison en GP2 Series chez Campos Grand Prix (1 victoire, 13e place finale). Quel souvenir conserve le Russe de cette unique participation ? « Si je devais retenir une image, garder un souvenir, c’est le réveil à 5 heures du matin. Prendre la piste, avec le soleil qui vous arrive dans les yeux… Le Mans, c’est une superbe atmosphère, un magnifique évènement, exigeant, pendant lequel il faut rester concentré durant 24 heures ! »
Depuis cette unique participation, Vitaly Petrov a percé en monoplace. Il décrocha une deuxième place au championnat GP2 Series en 2009, puis fut enrôlé chez Renault F1 Team (devenu ensuite Lotus Renault GP) et enchaîna chez Caterham F1 Team. Trois saisons au sommet de la monoplace, en F1. Une discipline qui a pu lui apporter énormément en qualité de pilotage, mais qui diffère de l’endurance. « En endurance, il ne faut pas penser qu’à soi et à ses propres temps au tour. Il faut penser à l’équipe en général. Impossible d’attaquer un virage comme on en a envie sans penser aux conséquences, aux coéquipiers et à toute l’équipe qui est là pour un seul objectif, gagner ». Un pilote doit donc se mettre en mode « endurance » et changer son approche de la course pour réussir aux 24 Heures du Mans ? « Oui, il faut changer d’état d’esprit, mais pour les pilotes professionnels cela ne pose de problème. Nous savons quoi faire. Il n’y aura rien de « nouveau » de ce côté-là pour moi ».
Rien de nouveau dans l’approche car le pilote russe connaît déjà les 24 Heures du Mans, mais il sera dans une catégorie très disputée (le LM P2) avec une BR 01 à moteur Nissan qu’il ne connaît pas beaucoup. En plus d’être pilote, Vitaly Petrov est aussi conseiller pour les jeunes pilotes de l’équipe. Un programme chargé, mais qui ne fait pas peur à l’ancien pensionnaire de la F1 : « Il n’y a pas que mon expérience en F1 qui va m’aider. Je pense aussi au GP2 et à toutes les courses que j’ai pu faire en monoplace ou ailleurs (le DTM en 2014, la F3000 ou la Formule Renault, ndlr). Notre équipe est encore jeune, alors je pense qu’avec toutes mes expériences, je peux aider la structure à se développer et à progresser pour atteindre le haut niveau. SMP Racing est déjà une grande équipe, mais quelques ajustements sont encore nécessaires. »
Geoffroy Barre
Photo : Vitaly Petrov ne compte pas seulement sur son expérience récente en F1 pour affronter Le Mans ! Discret, il veut faire de l'équipe SMP Racing une équipe référence.