Photo : Pascal SAIVET - VSA
Titré en Formule Renault en 1989, Olivier Panis a achevé sa carrière en apothéose en 2011 du côté de l'endurance, avec une cinquième place aux 24 Heures du Mans et une victoire aux 12 Heures de Sebring sur la Peugeot 908 HDi FAP de l'équipe Oreca. Aujourd'hui, il observe d'un oeil avisé la montée en puissance de la discipline et le rajeunissement de ses pilotes, alors que les World Series by Renault, où court son fils Aurélien, fêtent leurs dix ans d'existence en 2015.
Quel regard portez-vous sur votre parcours, de votre titre en Formule Renault à votre dernière participation aux 24 Heures du Mans ?
Olivier Panis : "J'ai eu beaucoup de chance dans ma carrière : de belles formules de promotion, de la Formule 1 pendant longtemps... les 24 Heures du Mans pendant quatre ans, c'était vraiment magique, c'est une course exceptionnelle. Cela dit, pour être honnête, je ne pensais pas du tout aux 24 Heures lorsque je courais en Formule Renault, je ne pensais d'ailleurs même pas à la Formule 1 ! J'essayais de profiter de l'instant, puis tout s'est enchaîné doucement avec le temps. Aujourd'hui, je commente les 24 Heures du Mans pour la télévision et c'est toujours un plaisir d'y retourner."
Aujourd'hui, de plus en plus de jeunes pilotes font le choix de bifurquer directement des formules de promotion monoplace vers l'endurance...
"Je pense qu'aujourd'hui, quand on est un jeune pilote, l'endurance constitue une opportunité incroyable. J'ai beaucoup de copains en endurance, comme Loïc Duval, Benoît Tréluyer... Et quand je les vois épanouis, performants et très professionnels, je me dis que l'endurance, c'est un monde formidable. Et aujourd'hui, les jeunes pilotes de formules de promotion comme les World Series by Renault pensent la même chose que moi."
Justement, qu'en est-il de votre fils Aurélien, que l'on a vu ces dernières années en Eurocup Formula Renault 2.0 et Formule Renault 3.5 ?
"Aurélien aime la compétition, et quand on aime la compétition, on ne peut qu'aimer l'endurance. Je pense que, tôt ou tard, il roulera dans cette discipline. Il l'a suivie de très près quand j'y courais, il est venu une fois assister aux 24 Heures du Mans avec moi et il a trouvé ça exceptionnel. L'endurance est véritablement en train de retrouver la dimension qui était la sienne par le passé. De plus, aujourd'hui, les prototypes LM P1 sont de véritables bolides qui n'ont rien à envier à la Formule 1."
Vous vous êtes tourné aujourd'hui vers des activités de management de jeunes pilotes. Pensez-vous développer avec de futurs poulains des carrières tournées vers les 24 Heures du Mans et l'endurance ?
"Tout à fait, je regarde beaucoup du côté des jeunes qui courent en monoplace et je me penche actuellement sur la manière de bâtir une filière de jeunes pilotes vers l'endurance. Par exemple, je pense qu'une fois qu'on a couru en Formule Renault 3.5, on peut rouler dans n'importe quelle voiture. C'est une très belle école et un très bel apprentissage du sport automobile dans sa globalité. Donc, pour moi, tous ces jeunes pilotes sont parfaitement aptes à rouler très rapidement dans des prototypes LM P2 et LM P1."
Jean-Philippe Doret / ACO
Photo : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, JEUDI 9 JUIN 2011, QUALIFICATIONS. Olivier Panis (à droite), en compagnie d'Hugues de Chaunac, Président du groupe Oreca.