Pascal Vasselon (Toyota) : « La saison prochaine va être encore plus difficile »
Malgré l’arrivée de nouveaux concurrents en 2024, Toyota Gazoo Racing maintient le cap. Pascal Vasselon, directeur technique de l’équipe, évoque une approche constante d’amélioration de la Toyota GR010 Hybrid Hypercar. Il estime également que la saison qui s’annonce sera encore plus exigeante.
Revenons d’abord sur l’édition du Centenaire des 24 Heures du Mans. Durant la course, la Toyota #8 a percuté un écureuil. Quelles ont été les conséquences de ce choc pour votre voiture ?
« Ce choc est intervenu lorsque Ryo Hirakawa était au volant. La première conséquence de cette collision fut une chute de l’appui aérodynamique sur l’avant de la voiture. C’est ça qui nous a conduits à regarder les images de la caméra embarquée et qui nous a permis d’identifier cette mésaventure. On peut chiffrer la perte de l’appui aérodynamique à environ deux secondes au tour et cela a duré un demi-relais. Si bien que nous avons perdu dix secondes sur celui-ci. Cela nous a conduits à changer la face avant de la voiture, car la perte de rythme était trop importante. Cela nous a couté 15 secondes supplémentaires. Ce malheureux petit écureuil nous a donc fait perdre 25 secondes au total ».
En fin de course, Ryo Hirakawa a percuté le rail au virage d’Arnage alors qu’il tentait de revenir sur la Ferrari #51. Quels ont été vos mots pour votre pilote à l’issue de la course ?
« Ça a été un des moments très difficiles de notre course. Après celle-ci, nous avons choisi de ne pas parler de cet incident avec Ryo parce qu’il était extrêmement affecté. Il nous fallait lui laisser le temps de remettre ses idées en place. Ensuite, nous avons dû débriefer, car on doit toujours trouver des axes d’amélioration. Quand un fait de course comme celui-ci survient, ce n’est jamais uniquement la responsabilité du pilote. Il est clair qu’il est en partie responsable parce qu’il a appliqué une pression de freinage qui n’était pas forcément adaptée à la balance de la voiture dans ce virage, mais il est vrai aussi que lors des relais précédents elle avait été progressivement modifiée et emmenée sur l’arrière jusqu’à un point qui était, peut-être, excessif. Cela avait été géré ainsi par Brendon Hartley. Nous n’avons pas correctement informé et briefé Ryo sur ce point particulier et c’est comme cela qu’il s’est retrouvé avec une vitesse d’entrée et une pression de freinage inappropriée. Nos mots ont été, avant tout, de comprendre ce qu’il s’est passé puis de définir des procédures pour le futur afin d’éviter ce genre de situation. Malgré ça, depuis que Ryo pilote cette voiture, il n’a pas commis une seule erreur en course. Il n’a jamais eu de contact avec d’autres voitures. C’était vraiment la première fois que ce genre d’incident lui arrivait alors il n’a pas été difficile de lui rappeler ses bonnes performances depuis qu’il nous a rejoints en 2022. Nous avons réussi à lui redonner confiance assez rapidement ».
"Nous étions particulièrement motivés à démontrer que nous n’avions pas gagné par hasard"
Pascal Vasselon, Toyota Gazoo Racing
Malgré une concurrence accrue, vous êtes parvenus à conserver votre titre de Champion du monde d’endurance des constructeurs Hypercar. Cela démontre que vous n’avez pas gagné par hasard ces dernières années ?
« Oui et c’est ce que nous voulions démontrer. Nous avions beaucoup gagné lors des saisons précédentes, mais il y avait toujours cette réticence des observateurs à considérer que nos performances étaient très bonnes parce que nous étions supposés ne pas avoir d’adversité. D’abord, ce n’était pas vrai parce que la concurrence que nous avions avec Alpine et Glickenhaus était déjà d’un niveau tout à fait respectable. Nous savions qu’avec les grands noms qui allaient arrivés en 2023 les victoires auraient plus de poids et un double poids dans la mesure où elles valideraient et crédibiliseraient également celles des années précédentes. Donc, nous étions particulièrement motivés à démontrer que nous n’avions pas gagné par hasard. Je dirais même que nous avons été particulièrement déterminés après les 24 Heures du Mans à bien montrer que nous aurions dû les gagner ».
2024 marquera l’entrée en catégorie Hypercar d’Alpine, BMW, Lamborghini et Isotta Fraschini. Quel est votre plan pour faire face à cette concurrence accrue et à celle déjà existante ?
« Notre plan va être exactement le même que les années précédentes. En sport automobile il y a un principe récurrent, c’est celui de ne jamais sous-estimer la concurrence. Ce n’est pas parce qu’il y aura des concurrents additionnels en 2024 que nous allons faire des choses que nous n’avons pas faites jusque-là. Nous avons toujours considéré nos rivaux comme extrêmement valables et compétents, y compris lors des saisons de transition. Sur notre voiture, nous sommes dans un processus d’amélioration continue de la performance et de la fiabilité. La saison prochaine va être encore plus difficile, mais nous n’allons rien révolutionner ».
Prudencio CASALES (ACO)
Lors des 24 Heures du Mans, Toyota a présenté le GR H2 Racing Concept, marquant ainsi votre engagement en faveur d’une catégorie dédiée aux voitures hydrogène. On imagine que c’est un projet excitant pour le directeur technique que vous êtes ainsi que pour votre équipe.
« Ce programme va bien au-delà du plaisir qu’il apporte aux équipes techniques. C’est tout simplement essentiel pour l’avenir des courses d’endurance et du sport automobile. Il est indispensable de prendre le virage de la neutralité carbone. L’hydrogène est une des voies qui s’offre au sport automobile ».
Pouvez-vous nous en dire plus sur la feuille de route de ce projet ?
« Le planning de ce projet est totalement calé sur les lignes directrices données par l’Automobile Club de l’Ouest. Nous nous préparons à être capables de mettre une voiture de course sur la piste en 2027 pour une première saison. C’est notre objectif. Nous nous donnerons également pour mission d’avoir un démonstrateur roulant avant 2027 pour montrer que le projet est en cours et que nous aurons déjà franchi des étapes ».
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