Première Porsche victorieuse aux 24 Heures du Mans en 1970 et 1971, la 917 se voit bannie du Championnat du Monde des Marques à la fin de cette dernière année. Mais son histoire se poursuivra aux Etats-Unis, dans le Challenge CanAm, disputé (comme le suggère cet acronyme) sur des circuits canadiens et américains. Porsche s'y était préparé dès les 24 Heures 1971, avec la Porsche 917/20, dont la décoration est passée à la postérité sous le surnom de "cochon rose".

A cette époque, cette compétition est dominée par les châssis McLaren, propulsés par de gros moteurs V8 atmosphériques de 7 litres de cylindrée. La 917 est ainsi reconditionnée en carrosserie ouverte. Mais les 5 litres de son 12 cylindres à plat ne peuvent rivaliser en puissance pure avec les blocs américains, principalement d'origine Chevrolet. Porsche prend alors la décision de suralimenter son moteur par l'ajout d'un turbocompresseur, qui permet d'obtenir un surcroît de puissance en récupérant notamment l'énergie des gaz d'échappement.

Pour le challenge CanAm 1972, la 917/10 affiche donc 850 ch et remporte le titre. En 1973, Porsche va encore plus loin avec la 917/30 : son moteur 5.4 litres turbocompressé grimpe à 1 100 ch et domine la CanAm 1973, avant d'être exclue une deuxième fois par le SCCA (SportsCar Club of America), l'organisateur de cette compétition.

Mais les leçons acquises avec les versions CanAm de la 917 se retrouveront trois ans plus tard : la 936 lui doit les formes de son capot avant et son large aileron arrière soutenu par deux grandes dérives latérales de part et d'autre du capot arrière. La 936 doit aussi beaucoup à la 911, mais ceci est une autre histoire... à découvrir dans le deuxième épisode.

Photo : La Porsche 917/20 de 1971, première étape de la genèse de la 936.