La Tyrrell P34 a marqué l’histoire de la Formule 1. En endurance, le projet d’un prototype à six roues existait, mais il n’a jamais vu le jour.
En 1976, l’écurie Tyrrell lance une Formule 1 à six roues, concept auquel l'ingénieur Derek Gardner réfléchit depuis plusieurs années. Malgré de bons débuts et une victoire en Suède, la P34 ne pas progresse pas au rythme de ses concurrentes, notamment par manque de développement de ses pneus spéciaux. Cela n’empêche pas d’autres constructeurs comme March (2-4-0 en 1976) Ferrari (312T2 en 1977) ou encore Williams (FW08 en 1982) d’évaluer le concept en piste.
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Tyrell P34 (1977) |
Rondeau (1977) |
Williams FW08 (1982) |
En août 1977, Jean Rondeau fait sensation quand il adapte l’idée à un prototype d’endurance. Les avantages sont nombreux selon lui : meilleure aérodynamique, plus grande surface de contact des pneus au sol et donc tenue de route supérieure, freinage plus efficace sous la pluie, impact moindre en cas de crevaison. Oui mais… Dès 1976, les instances sportives ont annoncé la limitation du nombre de roues à quatre, avec effet le 1er janvier 1979. L’artisan manceau cherche-t-il à faire un coup médiatique autour d'une simple maquette dans le but d'attirer les sponsors suite au retrait de son partenaire Inaltera ? La Rondeau six roues ne verra jamais le jour.
Un voiture aura toutefois le temps de rouler avant l’interdiction de 1979. Elle est l’œuvre d’un Belge, Daniel Lebacq qui, après avoir partiellement détruit sa Lola F5000 dans un accident, décide de la transformer en une barquette inédite. Présentée au salon de Gent 1977, la DL7 participe à la course de côte de Trôs Marets, sans succès. Plus tard, en 2002, le constructeur italien Covini ravive le concept avec une GT.
Aujourd’hui, le règlement prototype des 24 Heures du Mans impose toujours quatre roues (article 13.1.1). Sans ces restrictions, les voitures à six roues auraient-elles inondé les circuits ? « Les 4 roues motrices à l’arrière aurait été incontestablement la seule voie à suivre pour tout le monde si les règles étaient restées stables, assure Patrick Head, ancien directeur technique de Williams. Toutes nos données en soufflerie et sur la piste confirmaient que nous étions sur la bonne voie. »
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Lebacq DL7 sur base de Lola F5000 (1977) |
Covini C6W (2002) |
Alfa Romeo T33/6/12... On raconte sur internet que cette auto roulait à Sebring en 1970, deux semaines après les 12 Heures... En réalité, ce n'est qu'un montage ! |
Julien HERGAULT / ACO