Romain Dumas : « Une avancée technologique magnifique pour l'endurance »
Nasamax, Pescarolo, Acura, Audi, Porsche, Romain Dumas est probablement le pilote qui a piloté le plus grand nombre de LMP1 différentes. Alors que cette catégorie sera présente pour la dernière fois à Bahreïn, ce week-end, à l'occasion des 8 Heures de Bahreïn, dernière manche du Championnat du Monde d'Endurance de la FIA, le double vainqueur des 24 Heures du Mans jette un coup d’œil dans le rétroviseur et évoque cette catégorie marquée par de nombreuses avancées technologiques.
Les 8 Heures de Bahreïn vont marquer la fin de l’ère LMP1. De votre expérience en endurance, que retiendrez-vous de cette catégorie ?
« Je me souviens que lors de la création de la catégorie à la suite des LMP900, certaines équipes étaient sceptiques. De 2004 jusqu’à l’apparition des moteurs Diesel, Audi dominait et Pescarolo Sport essayait de suivre. Le niveau s’est élevé à partir de 2007 lorsque Peugeot a rejoint la catégorie avec la 908. Ensuite, les prototypes hybrides ont permis aux 24 Heures du Mans et au Championnat du Monde d’Endurance FIA WEC de mettre en avant de nouvelles évolutions technologiques pour la voiture de route. »
Si vous deviez utiliser un adjectif pour parler d’une LMP1, lequel utiliseriez-vous ?
« J’utiliserais d’abord le mot technologie et le terme constante évolution parce que les LMP1 n’ont fait que progresser. Ce qui est dingue c’est qu’au début des LMP1 Hybrides, Audi, Porsche et Toyota ont fait des choix techniques différents et malgré ça, nous étions tous très proches au niveau des performances et du chrono. L’équilibre des performances était extrêmement bien fait et le règlement très bien maîtrisé par la FIA et l’ACO en termes de compréhension. Les LMP1 hybrides étaient autant des voitures de systémistes et d’ingénieurs que de pilotes. »
"J’ai piloté plusieurs LMP1, j’espère avoir la chance de conduire une Hypercar pour voir la différence"
Romain Dumas
Vous êtes probablement le pilote qui a le plus piloté de LMP1 différentes. Laquelle vous a le plus marqué et pourquoi ?
« J’ai piloté des LMP1 privées telles que la Nasamax, la Pescarolo, l’Acura aux Etats-Unis ou la Rebellion cette année. Du côté des voitures officielles, j’ai piloté les Audi R15, R15 Plus TDi, la R18 Ultra puis il y a eu les années Porsche avec la 919 Hybrid. J’ai remporté les 24 Heures du Mans avec cette dernière et l’Audi R15 Plus TDi. La plus sympa, c’était la R18 Ultra. Ce fut la plus facile à piloter. Elle était homogène en termes d’adhérence et de puissance. Elle était aussi facile à comprendre. La Rebellion R13 que j’ai conduite cette année aux 24 Heures du Mans est aussi très aboutie. »
Le pilotage de ces voitures a-t-il réclamé aux pilotes de nouvelles compétences techniques ou une nouvelle façon de piloter ?
« Les deux. La Porsche 919 Hybrid était une voiture d’ingénieur. Elle réclamait un style de pilotage qui devait être en perpétuelle évolution. Avec les LMP1 hybrides, les pilotes ont dû remettre en question leur approche du pilotage. Il fallait utiliser l’énergie à bon escient et au bon moment. Je me rappelle que Brendon Hartley était très à l’aise avec la 919 Hybrid dans le trafic. Il utilisait mieux l’énergie que nous. Il fallait aussi une flopée d’ingénieurs pour permettre à ces voitures de fonctionner bien ou très bien. Ça a été vraiment une avancée technologique magnifique pour l’endurance. »
La catégorie Hypercar entrera en piste en 2021. Est-ce que cela représente de nouvelles opportunités pour vous ?
« Ce que je souhaite pour l’endurance et les 24 Heures du Mans, c’est d'avoir beaucoup de voitures sur la grille de départ et des constructeurs. Le règlement se doit de changer afin de réduire les coûts. De mon côté, j’imagine que mon expérience peut aider. J’ai piloté plusieurs LMP1, j’espère avoir la chance de conduire une Hypercar pour voir la différence. J’aimerais encore faire du prototype durant plusieurs années et tant que je suis dans le rythme. D’autant qu’aux 24 Heures du Mans, l’expérience est hyper importante. L’essentiel c’est de prendre du plaisir quand on fait quelque chose, c’est mon leitmotiv. »
Un mois après l’épreuve reine des 24 Heures du Mans, le Championnat du monde d’Endurance FIA WEC s’envole pour le Brésil. Ferrari, auréolée de son succès sarthois, vise une nouvelle victoire sur le circuit d’Interlagos. Mais la lutte reste ouverte face à Toyota, Porsche, Cadillac, BMW, Alpine, Peugeot et Aston Martin.
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