24 Heures du Mans - Augusto Farfus, une nouvelle vie chez Aston Martin
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24 Heures du Mans - Augusto Farfus, une nouvelle vie chez Aston Martin

Dix ans après ses premières 24 Heures du Mans, Augusto Farfus entame un nouveau chapitre de sa carrière. Après une longue fidélité à BMW, il rejoint Aston Martin en catégorie LMGTE Am. Souvenirs et perspectives à la première personne.

En 2010, Augusto Farfus disputait ses premières 24 Heures en tant que pilote d’usine BMW, dont il accompagnait le retour au Mans. Il signait pour la circonstance son meilleur résultat dans la Sarthe, avec la sixième place de sa catégorie au volant d’une M2 GT2. Après un abandon en 2011, il ne revenait aux 24 Heures qu’en 2018 et 2019, toujours avec le constructeur bavarois. En 2020, son arrivée chez Aston Martin le voit associé au gentleman-driver Paul Dalla Lana, figure de la marque en catégorie LMGTE Am, et au Britannique Ross Gunn.

Le sport automobile, l’endurance et le Brésil : « J’ai gagné les 24 Heures du Nürburgring en 2010 et je pense que ce type de grande victoire démontre aux fans brésiliens qu’il n’y a pas que la Formule 1. Nous avons prouvé aux inconditionnels de Senna qu’on peut être un pilote professionnel sans pour autant être en Formule 1. C’est un peu ce que j’ai fait lorsque je suis allé chez Alfa Romeo en 2004. J’étais sur la voie de la F1 et j’ai tout laissé tomber pour aller en tourisme, ce qui a surpris beaucoup de monde au Brésil. Mais d’autres disciplines deviennent de plus en plus importantes. J’ai été avec un constructeur ces quinze dernières années, ce qui démontre à quel point l’ensemble du sport automobile compte pour les marques. C’est important pour moi de montrer aux Brésiliens qu’il y a beaucoup d’autres catégories. Les médias s’intéressent maintenant à tous ceux qui connaissent le succès, qu’il s’agisse de Rubens Barrichello, Felipe Nasr, Lucas di Grassi, Pipo Derani, moi-même et d’autres encore. Pour moi, c’est incroyable. »

Souvenirs du Mans : « Le Mans est une course unique. Je pense que c’est l’une des courses automobiles les plus riches de traditions, mais on ne sait jamais à quoi s’attendre. Le Mans, c’est un choc quand on y vient pour la première fois. Puis on arrive et on se rend compte alors de ce que Le Mans signifie vraiment. Pour ma part, quand j’y suis venu pour la première fois avec ce gros projet BMW, c’était prenant parce qu’on réalise vite que Le Mans, ce n’est pas seulement la course. Il faut aussi savoir préserver son énergie pendant toute la semaine. Le Mans, en fait, ça commence le dimanche précédent. Il y a beaucoup d’obligations, de séances, de rendez-vous. C’est une semaine très longue et pour moi, c’était le plus difficile parce que c’étaient mes premières 24 Heures. Il faut avoir assez d’énergie pour la fin de la course le dimanche, car c’est à ce moment que vous en avez le plus besoin. »

De BMW à Aston Martin : « Je pilote pour une équipe britannique pour la toute première fois. Aston Martin est une marque aussi importante que BMW dans l’histoire du sport automobile mais leurs approches sont très différentes. L’une n’est pas meilleure que l’autre, et j’apprends énormément. Je suis reconnaissant à BMW dem ’avoir permis de vivre cette expérience. En fait, je n’ai jamais piloté de ma vie une GT qui ne soit pas une BMW. Dans tous les domaines, l’Aston Martin Vantage est une voiture différente de ce à quoi je suis habitué. Piloter d’autres voitures fait de vous un pilote plus complet, ça vous permet de grandir en tant que pilote, ça vous rend meilleur. Quand on voit le plateau LMGTE Am, il y a près de 20 voitures alors, bien sûr, ce sera une course intense. Et, cette année, on a l’impression que ce sont les 24 Heures du Mans les plus longues – la nuit sera très longue, ce qui aura forcément un impact sur la course. Mais honnêtement, je pense maintenant qu’il est impossible de parier sur un équipage. S’il faut voter pour une voiture… ce serait pour la nôtre, la #98 ! Gagner une catégorie ou la course, c’est pareil. Si nous remportons la catégorie LMGTE Am au Mans, ce sera de haute lutte et ce sera extraordinaire. »

Paul Dalla Lana, un coéquipier gentleman-driver : « Paul est un vieil ami – comme moi, il vient de la ville de Curitiba. Nous avons beaucoup d’amis communs là-bas. En fait, un jour, au jardin d’enfant avec ma fille, je discutais avec une voisine qui disait être très amie avec un pilote de course canadien. Je pensais qu’elle allait me parler de Bruno Spengler ou d’un d’autre, mais je ne m’attendais pas du tout à Paul Dalla Lana ! Je lui ai alors dit « tu plaisantes ?! ». Ça s’est donc passé comme ça avec Paul. Nous avons toujours voulu courir ensemble, il sait que j’ai l’expérience du Mans, alors nous avons fait en sorte de concrétiser cette opportunité. Je profite de cette occasion pour grandir en tant que pilote. J’ai regardé The Gentleman Driver sur Netflix et ça m’a ouvert les yeux. Pour moi, en tant que pilote professionnel, je monte dans la voiture et j’attaque, c’est ce qu’il y a de plus naturel et c’est ma vie au quotidien. Mais pour un pilote comme Paul, avec des affaires florissantes, il travaille dur pour se concentrer là-dessus et quand il arrive au mardi de la semaine des 24 Heures du Mans, il redevient pilote de course. J’apprends un sport automobile différent et, pour moi, c’est une bonne chose parce que les catégories Pro et Am deviennent plus importantes et j’apprends à respecter ça. J’apprends ce que signifie le fait d’être un gentleman-driver, ce qui le motive et de quelle manière il perçoit la course. Paul va apprendre des choses avec moi, mais je me demande ce que je peux apprendre de Paul. Pour moi, ce processus d’apprentissage est très important. »

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, ESSAIS LIBRES, 17 SEPTEMBRE 2020. Avec Bruno Senna, André Negrao, Daniel Serra, Felipe Fraga ou encore Pipo Derani, Augusto Farfus écrit un nouveau chapitre dédié à l'endurance dans l'histoire du sport automobile brésilien.

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