Les bacs à graviers du grand circuit du Mans sont… 24, cela ne s’invente pas ! Ils sont disposés de façon à recevoir et à freiner les voitures ou motos victimes d’une sortie de piste. Le plus vaste de ces « bacs » s’étend sur 2 hectares, au niveau de la courbe Dunlop.
Les équipes de l’Automobile Club de l’Ouest les hersent pour des raisons esthétiques bien sûr, mais pas seulement. « Ces bacs sont garnis d’un gravier de rivière bien spécifique, avec des grains ronds d’un diamètre de 8 à 10 mm. Ces graviers ressemblent en fait à des billes, explique Thierry Moreau, Responsable de l’entretien et de la mise en œuvre du circuit. Le but est que les véhicules sortis de piste s’y enfoncent et perdent de la vitesse. »
Les bacs à graviers fonctionnent en fait comme des sables mouvants, même si aucune auto ni moto n’y a jamais disparu ! Ils sont pensés pour stopper les véhicules et il est souvent bien compliqué pour un pilote d’en extirper sa machine sans aide extérieure ! « Avec le temps, la poussière, ces graviers ont tendance à s’agglomérer et à devenir trop compacts, détaille Thierry Moreau. Donc grâce à notre herse rotative, on les brasse afin qu’ils conservent leur capacité de freiner les bolides. On dit qu’on les moissonne ! »
Sur le circuit Bugatti, les bacs sont hersés au moins une fois par mois et systématiquement à chaque épreuve, ce qui demande une journée entière de travail ! C’est le service Espaces verts de l’ACO, supervisé par Bruno Vivet, qui est en charge de cette mission.
Alors si vous passez près du circuit Bugatti et apercevez un tracteur agricole « moissonnant » le bord de piste, ne vous inquiétez pas : vous n’êtes pas victime d’une hallucination !
Céline Gualde / ACO