24 Heures Stories : une Ferrari, une victoire… et un taxi pour Jochen Rindt
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24 Heures Stories : une Ferrari, une victoire… et un taxi pour Jochen Rindt

Au fil de ce mois de décembre, voici un calendrier de l’avent très spécial, dédié à des histoires et anecdotes insolites de la légende des 24 Heures du Mans. Pour ce 7 décembre, retour sur la victoire de Jochen Rindt lors de l’édition 1965… qu’il a bien failli quitter en pleine course !

En fait, c’est la participation même de Jochen Rindt à la 33e édition des 24 Heures du Mans qui n’aura tenu qu’à un fil. Tout commence par un différend contractuel et commercial entre le partenaire pétrolier de Luigi Chinetti, patron du North American Racing Team (NART), et celui du pilote autrichien. Mais un compromis de dernière minute finit par être trouvé et la participation de Jochen Rindt lui est confirmée à la toute dernière minute… alors qu’il se prépare à rendre visite à sa grand-mère en Autriche.

Il arrive donc au Mans le jeudi soir, soit moins de 48 heures avant le départ de la course. Qualifiée onzième sur la grille de départ, la Ferrari 250 LM qu’il partage avec l’Américain Masten Gregory est considérablement retardée en début de course par un problème technique.

Lorsque la voiture est remise en état et prête à reprendre la piste, Jochen Rindt a disparu. Masten Gregory part alors à sa recherche… et finit par le retrouver prêt à monter dans un taxi. Estimant la cause perdue, il a tombé sa combinaison de pilote, s’est changé et est sur le point de quitter le circuit !

La victoire à bride abattue

Reste alors pour Gregory à convaincre son coéquipier de reprendre le volant. Ce dernier n’accepte qu’à la seule condition de rouler à fond, sans consigne ni limite, pour rattraper le temps perdu. Repartie 18e, la 250 LM n°21 se lance dans une remontée effrénée et revient peu avant la mi-course en deuxième position, derrière l’autre Ferrari de Pierre Dumay et Gustave Gosselin, engagée par l’Ecurie Francorchamps Jacques Swaters, l’importateur belge de la marque.

Ce sont les seules Ferrari prétendantes à la victoire, après les abandons successifs des 330 P2 officielles. Directeur Sportif de l’équipe d’usine, Eugenio Dragoni propose alors à Luigi Chinetti et Jacques Swaters de geler les positions en tête pour assurer un doublé au Cheval Cabré. Swaters marque son accord, mais Chinetti refuse, bien décidé à jouer sa chance de victoire.

Jochen Rindt et Masten Gregory poursuivent donc leur chevauchée à la poursuite de la voiture de tête, contrainte de maintenir un rythme élevé. Et la course bascule le dimanche à 12 h 53, lorsque Gosselin explose son pneu arrière droit. La 250 LM n°21 prend alors la tête au moment où la n°26 éclopée rejoint son stand. A cet instant, elle est pilotée par Rindt, qui cède le volant à Gregory pour la fin de la course. Décision judicieuse, car l’Autrichien n’a pas ménagé sa monture au fil de cette folle poursuite... et l’Américain voit le différentiel de la 250 LM rendre l’âme juste après avoir reçu le drapeau à damier de la victoire !

Jochen Rindt signe une victoire revenue de très loin, à l’issue d’une course qu’il aurait pu quitter en catimini sans l’insistance de son coéquipier, voire ne jamais disputer !

PHOTOS (D.R. / ARCHIVES ACO) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU  MANS, 20 JUIN 1965 - Le podium de la 33e édition des 24 Heures du Mans, théâtre de la neuvième victoire de Ferrari, avec ci-dessous les vainqueurs Masten Gregory (à gauche) et Jochen Rindt.

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