Vous avez découvert le pilotage d’une LM P2. Comment est cette voiture ?

« Je ne connaissais pas du tout ce type d'auto. Cependant, les voitures que j’ai pu piloter auparavant, comme la Formule Renault 3.5 ou la Renault RS 01, m’ont aidé à m’adapter assez rapidement. C’est une auto agréable à piloter, avec beaucoup d’aérodynamique. Le moteur est correct, l’année prochaine, ce sera encore mieux avec plus de puissance. Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour y être bien, mais pour aller vite, c’est plus compliqué. Au Mans, j’ai roulé 12 heures sur les 24 heures et cela m’a aidé à prendre cette LM P2 en main. »

Vous étiez habitué aux courses sprint. Comment vous sentez-vous en endurance ?

« Je ne connaissais pas du tout. L’an dernier, j’avais déjà eu un avant-goût en Renault RS 01 parce que nous étions deux et que je devais partager le volant lors de la course Endurance. Cette année, je suis en plein dedans. La performance et la course reposent autant sur les autres que sur soi. J’ai dû m’adapter, mais j’avoue que cela n'a pas été trop difficile. Le monde de l’endurance est très différent du sprint. Il y a une très bonne ambiance, les gens sont solidaires, les pilotes se parlent, contrairement au sprint et c'est ce que j’apprécie. L’endurance est une discipline dans laquelle j’ai envie de continuer. »

Vous avez disputé vos premières 24 Heures du Mans en juin dernier. Comment s’est passée la course ?

« Je n’y étais jamais allé, même en tant que spectateur. J’ai vécu une semaine complètement folle. Je répète à tous ceux qui me demandent : j’ai vécu la chose la plus incroyable de toute ma vie et de loin. J’ai déjà fait des super courses, dans des endroits incroyables, mais là, c’est juste une semaine de dingue. J’ai tout découvert : le pesage, la parade, le circuit, etc… Lors de mon premier tour sur ce tracé, j’ai vraiment réalisé : je suis sur la piste du Mans, à 300 km/h, dans une LM P2 et je me fais déposer par une LM P1. Ce n’est que du plaisir ! »

Etes-vous satisfait du résultat ?

« Dans l’ensemble, oui. Nous avons eu des petits soucis de lumière sur le coté à plusieurs reprises, celles qui éclairent les numéros. Ensuite, j’ai eu une grosse "chaleur" dans la nuit. J’ai roulé sur l’huile laissée par la Porsche de Kévin Estre dont le moteur a cassé (991 RSR n°91 de Porsche Manthey Racing, ndlr) et j’ai perdu l’auto. En sixième vitesse, quand on braque sur l’huile, cela ne pardonne pas. J'ai heurté les protections et j’ai cru que j’avais cassé la voiture. Finalement, j’ai pu rentrer au stand changer pour le capot avant. Un ascenseur émotionnel, mais ce ne fut que du bonheur. »

Vous avez fait équipe avec un champion olympique, Sir Chris Hoy. Comment est-il en tant que coéquipier ?

« C’est quelqu’un d’extraordinaire. C’est un grand compétiteur et un champion. A chaque fois qu’il met le casque ou qu’il l’enlève, il est à fond et travaille énormément. De plus, humainement, c’est un homme génial, qui pense d’abord aux autres et après à lui. Il continue à suivre l’équipe, il m’écrit des mails tout le temps. Il est très performant, je trouve, pour quelqu’un qui a si peu d’expérience.»

Est-ce que c’est quelqu’un qui, par son glorieux passé, arrive à vous conseiller dans le sport de haut niveau en général ?

« Je pensais que j’allais passer du temps à le conseiller sur son pilotage et, en fait, j’ai finalement appris beaucoup auprès de lui sur la gestion des gros événements comme Le Mans, sur la gestion de la semaine, de la tension, etc… Il m’a donné l’impression d’avoir fait Le Mans à cinq reprises ! »