Remontons tout d'abord deux ans en arrière... D'ascendance américaine et néo-zélandaise installée au Mans depuis août 2013, Diana Higbee a vécu en 2016 à la fois le lancement de son festival Musica Le Mans, sa nomination d'ambassadrice de la cité sarthoise et sa première visite sur les 24 Heures.

"J'avais été invitée en VIP pour rencontrer Brad Pitt (l'acteur américain était venu en 2016 donner le départ de la course, ndlr), raconte Diana Higbee. Il a été charmant et intrigué par le fait que je sois chanteuse d'opéra. J'avais découvert l'ambiance de la course quelques jours plus tôt sur invitation de l'équipe SO24 (groupement d'entreprises de la Sarthe régulièrement présent aux 24 Heures, ndlr) et à Dominique Payen, pour rencontrer d'éventuels mécènes. J'ai également été invitée dans plusieurs autres loges et j'ai pu y découvrir les gens qui viennent pour l'ambiance de la course, à la fois pour vibrer et développer leur réseau. Une chose m'avait beaucoup marquée après ma première visite chez SO24 : une fois rentrée à la maison, j'avais exactement les mêmes sensations physiques que quand je chante (il est scientifiquement prouvé que le fait de chanter calme, en pompant les endorphines et en calmant toutes les hormones du stress). J'avais dû quitter le circuit vers 23 heures et il m'a fallu jusqu'à deux ou trois heures du matin pour 'redescendre' de ma journée."

Absente des 24 Heures en 2017, Diana Higbee est de retour pour l'édition 2018 et l'un des grands moments des cérémonies d'avant course. "L'ACO tenait absolument à ce qu'une chanteuse interprète La Marseillaise et j'ai été contactée par Philippe Launay, le chef d'orchestre de la musique municipale du Mans, poursuit la cantatrice. C'était un peu comme si je faisais mon propre Super Bowl (grande finale de la saison de football américain, ndlr), où l'un de mes mentors, Renée Fleming, avait été en 2014 la première cantatrice à interpréter l'hymne américain. Les 24 Heures du Mans sont un événement qui touche toutes les populations de toutes nationalités car s'il y a 250 000 personnes sur le circuit, 12,5 millions qui ont regardé la course en 2017 et potentiellement, 805 millions de téléspectateurs peuvent la regarder. J'étais très détendue par rapport à ce que je peux vivre dans une maison d'opéra car je ne focalisais pas toute l'attention, les gens qui viennent au Mans sont avant tout là pour les voitures. J'ai également été très surprise par le silence qui a régné pendant que j'ai chanté. C'était formidable de faire partie de l'événement, de le vivre de l'intérieur, de voir l'hélicoptère quasi à la verticale pour saluer le public, les soldats qui en sont descendus pour amener le drapeau français, les avions de la Patrouille de France quelques instants avant le départ... C'était palpitant en 2016, mais c'était une saveur différente en 2018, car on est partie intégrante de quelque chose qui est beaucoup plus grand que soi. J'ai eu également la chance de me voir offrir un survol en hélicoptère, alors que j'étais sur le point de quitter le circuit car j'avais un concert à Paris le dimanche 17 juin. J'ai dit à un de mes amis que les 24 Heures étaient un endroit où il ne fallait jamais oublier son passeport car on ne sait jamais ce qui va vous arriver !"

Désormais, les 24 Heures du Mans ont trouvé une place de choix dans l'univers de Diana Higbee : "J'avais déjà des étoiles dans les yeux en 2016. Aujourd'hui, je suis accro aux 24 Heures du Mans et j'ai envie de bloquer chaque année la semaine des 24 Heures dans mon agenda pour être sûre d'être là ou tout du moins de vouloir être là si je le peux." Une nouvelle preuve, s'il en était encore besoin, du pouvoir de fascination d'une course automobile qui ne ressemble à aucune autre...

Photo : Avant le passage des voitures sous le drapeau français à 15 heures, premier instant de silence de la cérémonie d'avant course de la 86e édition des 24 Heures du Mans, à l'écoute de La Marseillaise interprétée par Diana Higbee, à même la piste de la ligne droite des stands.