Absent de la Sarthe en 1972, Ferrari est au rendez-vous en 1973 face à Matra pour une édition de légende, qui marque également le demi-siècle des 24 Heures du Mans. C'est un duel de moteurs douze cylindres qui se prépare : d'un côté le "Boxer" à plat de Ferrari, de l'autre le V12 de Matra, dont la sonorité enchante encore aujourd'hui les "mélomanes" des 24 Heures.
Dès la première séance de qualifications, Arturo Merzario sonne la charge pour Ferrari, en signant d'emblée la pole position. Au départ, le Cheval Cabré monopolise la première ligne et cumule quatorze heures passées en tête de la course. Le dimanche matin commence un extraordinaire mano a mano entre la Matra de Gérard-Larrousse-Henri Pescarolo et la Ferrari de Jacky Ickx-Brian Redman. Hélas, le moteur de cette dernière lâche à seulement 90 minutes du drapeau à damier. Partis de la pole, Arturo Merzario et Carlos Pace terminent deuxièmes après une belle remontée (ils avaient chuté en trentième position en début de course à la suite d'un problème de réservoir d'essence), signant ce qui est encore à ce jour le dernier podium au général d'un prototype d'usine Ferrari.
Fin 1973, son nouvel assistant Luca di Montezemolo parvient à convaincre Enzo Ferrari de concentrer ses forces sur la reconquête de la Formule 1 : le 12 cylindres Boxer de la 312 PB (conçu à l'origine pour la F1 en 1970) remportera trois titres pilotes (Niki Lauda en 1975 et 1977, Jody Scheckter en 1979) et quatre titres constructeurs.
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Jean-Philippe Doret / ACO
Photo : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 9 & DIMANCHE 10 JUIN 1973. Le prototype Ferrari 312 PB (ici celui de Carlos Pace - ici au volant - et Arturo Merzario, deuxième) tire son nom de son architecture : 3 litres de cylindrée, 12 cylindres, P pour prototype et Boxer en référence à la disposition à plat des deux rangées de six cylindres du moteur.