Ferrari au Mans 1949-1965 (3/3), souvenirs de Jean Guichet
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Ferrari au Mans 1949-1965 (3/3), souvenirs de Jean Guichet

A l'occasion du 70e anniversaire de la première des neuf victoires de Ferrari aux 24 Heures du Mans, cette rétrospective salue les treize pilotes qui ont fait triompher la marque au cheval cabré dans la Sarthe. Pour cette troisième et dernière partie, portrait souvenir de Jean Guichet, vainqueur en 1964 et doyen des anciens vainqueurs des 24 Heures (il est né le 10 août 1927).

Propriétaire d'un chantier naval à Marseille, il découvre la Sarthe sur Gordini (1956 et 57) puis sur Abarth (1960), avant d'entamer une histoire fructueuse avec Ferrari. « Ce qui m'a intéressé, c'est que, aux 24 Heures du Mans, il faut savoir aller vite sans casser la voiture, sans emmener le compte-tours dans le rouge, sans abîmer les freins, etc. Tout cet ensemble rendait les 24 Heures très attrayantes pour un pilote, raconte Jean Guichet. J'avais d'excellentes relations avec Enzo Ferrari, parce que j'étais à la fois un client et un coureur. Et il m'avait précisément remarqué parce que je disputais des courses au volant des Ferrari que j'achetais en tant que client. »

Pour ses premières 24 Heures sur Ferrari, il termine troisième en 1961 avec la 250 GT, puis deuxième l'année suivante avec la mythique 250 GTO : « Je garde un souvenir formidable de la Ferrari GTO, c'était une voiture merveilleuse, celle qu'il fallait pour jouer la victoire à cette époque. Si elle suscite aujourd'hui un tel engouement auprès des collectionneurs, c'est parce qu'elle avait toutes les qualités, et le palmarès qui va avec. »

Parmi les pilotes que Jean Guichet a côtoyés au fil de ses treize participations aux 24 Heures du Mans, le Français Pierre Noblet et le Sicilien Nino Vaccarella occupent une place toute particulière. Avec le premier, Guichet a partagé les podiums de 1961 et 62. Puis, en 1964, c'est la victoire avec Nino Vaccarella. Qualifié septième, le duo franco-sicilien mène une course régulière et prend définitivement la tête à mi-course après les problèmes d'alimentation de l'autre Ferrari de Lorenzo Bandini - John Surtees. Cinq ans plus tard, ils se retrouvent sur un prototype Matra à la demande de Guichet, et terminent cinquièmes.

Outre la victoire, Jean Guichet et Nino Vaccarella établissent en 1964 un nouveau record de la distance, avec 4 965,310 kilomètres parcourus (195,638 km/h de moyenne). « Nino et moi nous sommes connus sur les courses auxquelles nous participions tous les deux, et nous avons sympathisé, se souvient Jean Guichet. Nous étions toujours d'accord sur la manière de ne pas dépasser les limites de la voiture. Nous essayions de terminer les courses de façon intelligente, il n'y avait absolument aucune méfiance entre nous, nous nous entendions très bien. »

En sept départs sur Ferrari, Jean Guichet a également eu pour coéquipiers d'autres grands noms de l'histoire sarthoise du cheval cabré pendant les années 1960, comme l'Italien Lorenzo Bandini, vainqueur en 1963, ou le Britannique Michael Parkes, pilote et ingénieur de très haut niveau. « Je n'ai pas souvenir d'une distinction précise entre ce qu'on appelle aujourd'hui les pilotes professionnels et les gentlemen-drivers. Nous connaissions le potentiel des uns et des autres, il y avait un bel esprit de camaraderie et on n'essayait pas de s'impressionner mutuellement. On regardait avant tout les résultats », conclut Jean Guichet. Une philosophie qui donne, 55 ans plus tard, son cachet singulier à sa victoire mancelle.

 

Photo (D.R. / Archives ACO) - LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, 10 & 11 JUIN 1961. Jean Guichet a piloté au Mans quelques-unes des plus mythiques routières sportives de Ferrari : la 250 GT (ici à l'image) et la 250 GTO, qui lui valent ses premiers podiums.

 

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