Guy Garcia, chef mécanicien de la moto des Sapeurs Pompiers
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Guy Garcia, chef mécanicien de la moto des Sapeurs Pompiers


Photo : Karine AVON - ACO / Nikon

 

La moto n°18 des sapeurs pompiers, prendra le départ du Bol d’Or et des 24 Heures Moto cette année encore. C’est l’une des machines les plus populaires de l’endurance et donc particulièrement suivie par les spectateurs. Alors que les teams managers des principales équipes sont souvent mis en exergue dans les médias, voici le portrait du chef mécanicien responsable de « la 18 » comme on la nomme souvent.

L’équipe des Sapeurs Pompiers est véritablement le reflet de la corporation qu’elle représente. Tous les membres sont des pompiers, seulement deux sont des gendarmes passionnés de moto. Guy Garcia est le préparateur de la BMW S1000RR numéro 18, le symbole n’échappera à personne.

Ce qui vous frappe lorsque vous discutez avec Guy Garcia, outre sont accent chantant du sud ouest, c’est qu’il a toujours le sourire. Jamais vous ne pourriez imaginer qu’il a été militaire pendant vingt trois ans, mécanicien chez les parachutistes d’infanterie de marine, et que la préparation moto est sa reconversion dans la vie civile.

Passionné depuis toujours de sports mécaniques et possesseur de plusieurs motos, il décide en 1999 de quitter l’armée. Guy Garcia s’oriente vers une reconversion dans la mécanique moto et trouve l’Ecole de la Performance à Nogaro. Il intègre la formation de technicien de la compétition en novembre 1999 et en ressort onze mois plus tard avec son diplôme en poche. Entre temps, Guy a intégré l’équipe technique de David Muscat -et y passera quatre saisons consécutives- qui gagne alors des titres en Championnat de France Superbike et Supersport (anciennement championnat Open). Il démontre alors de sérieuses qualités, on le dit pointu dans tout ce qui touche à l’injection.

En 2006, notre homme rejoint l’équipe des sapeurs pompiers comme préparateur et chef mécanicien lors des courses d’endurance. L’équipe est entièrement privée et ne bénéficie d’aucune aide financière particulière. Oliver Guionnet, président de l’association qui gère la structure, et Yannick Bureau, team manager, cherchent des partenaires tout au long de l’année pour pouvoir boucler les budgets conséquents que demandent les courses.

Il s’agit d’une équipe d’amateurs donc, mais qui compte désormais parmi les plus sérieuses et les plus structurées du plateau. Si 2011 n’a pas été à la hauteur des aspirations, il ne faut pas oublier qu’en 2007 le trio Molinier/Pialou/Brière était sacré vice Champion du Monde d’Endurance en catégorie Superproduction sur la machine numéro 18. En 2009, l’équipage Molinier/Brière/Jérôme Tangre termine vice champion du monde, juste derrière le Yamaha Austria Racing Team (YART).

lemans.org : Guy, comment s’est mise en place cette collaboration avec le Team 18 ?

Guy Garcgia : de manière très simple, par l’intermédiaire du précédent responsable technique, Flavio Prodolliet. Ensuite, c’est comme souvent en endurance, il s’agit surtout d’une aventure humaine. Je me suis de suite très bien entendu avec tout le monde. C’est un peu comme une famille très soudée le Team 18, j’ai retrouvé l’esprit corporatiste et le sérieux que je connaissais à l’armée. Cela m’a de suite beaucoup plu et j’ai été intégré rapidement. En plus c’est l’occasion de continuer à travailler avec Flavio, par exemple cet hiver il a préparé la fourche de notre moto. L’équipe a peu de moyens alors on se creuse la tête et on trouve des solutions efficaces sans trop dépenser.

lemans.org : Aujourd’hui vous n’avez pas d’autre programme en compétition, alors pourquoi l’endurance ?

Guy Garcgia : j’ai quand même quelque course de Protwin avec un pilote un peu âgé qui fait de belles courses quand même ! Sinon il s’agit en effet d'un choix délibéré. La compétition à haut niveau demande beaucoup de préparation et donc de temps en dehors même des week-ends de course. Moi j’aime bien travailler chez moi, pour mes clients. Parfois j’ai des cas de réparation particuliers et on m’envoie des motos depuis l’autre bout de la France. Il paraît que je réussi à trouver des pannes que d’autres ne trouvent pas. Travailler seul dans mon atelier c’est ce qui me plaît.

Je continu en endurance essentiellement pour l’aventure humaine, c’est vraiment la raison première. Je suis conscient également que la compétition tire vers le haut techniquement. Les exigences sont pointues et vous êtes obligé de constamment vous remettre en question pour trouver des solutions. En hiver je suis formateur à l’Ecole de la Performance. Je mets mon expérience de la compétition au service des stagiaires que je forme.

lemans.org : justement, votre métier actuel et même votre reconversion peuvent donner envie ou susciter des vocations à d’autres passionnés, que leur conseillerez vous ?

Guy Garcgia : le milieu des sports mécaniques est assez fermé, mais c’est comme partout le travaille paye toujours. Il y a différentes formations possibles pour accéder aux métiers de mécaniciens de la compétition, je ne saurai trop conseiller celle à laquelle je participe ! (rires)
Dans tous les cas il faut avoir au minimum un Bac, voire plutôt un Bac+2 en rapport avec la mécanique. Que ce soit en auto ou moto, il est nécessaire d’avoir les bases. Il y a des formations de spécialisation pour les ingénieurs aussi. Surtout, il faut être passionné par la technique, la mécanique et la compétition. Quand vous devez passer la nuit à remonter une moto, il n’y a que la passion et la volonté d’un travail bien fait qui vous tiennent.

lemans.org : Sur le plan sportif quelles sont vos ambitions avec le Team 18 pour 2012 ?

Guy Garcgia : 2011 a été un peu difficile. Nous sommes passés sur la BMW S1000RR après plusieurs années sur Suzuki. Nous l’avons donc découverte, apprise et nous avons parfois joué de malchance. Cette machine marche vraiment bien, pour 2012 nous allons continuer notre travail de développement, il y a des choses maintenant que l’on sait qu’il ne faut pas faire. Nous allons lui trouver un peu plus de fiabilité pour répondre aux contraintes de l’endurance et la saison devrait bien se dérouler cette année. 

Karine Avon

Photo : L’ECOLE DE LA PERFORMANCE, NOGARO (GERS, FRANCE). Guy Garcia, préparateur et chef mécanicien du Team des Sapeurs Pompiers. Ici dans les locaux de l’Ecole de la Performance pour la mise au point de la suspension arrière de la moto numéro 18.

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