Entre les WEC 6 Heures de Spa-Francorchamps et les 24 Heures du Mans, la Belgique et la France, les Ardennes et la Sarthe, voici une grande interview portrait de Jacky Ickx. Pour ce quatrième épisode, le sextuple vainqueur du double tour d'horloge sarthois une édition 1977 qu'on pouvait croire perdue... et qu'il a pourtant gagnée.
Dans la deuxième moitié des années 1970, c'est en endurance, et plus spécifiquement aux 24 Heures du Mans, que la carrière de Jacky Ickx reprend son envol. En 1975, il signe sous les couleurs de Gulf sa deuxième victoire, six ans après son arrivée de légende (voir le deuxième épisode). En 1976, il rejoint Porsche et s'impose pour la troisième fois.
En 1977, toujours avec Porsche, il est associé pour la première fois à Henri Pescarolo, au volant de la 936 n°3. Entre 1969 et 1976, le Belge et le Français ont signé chacun trois victoires aux 24 Heures du Mans. Sur le papier, la combinaison Ickx-Pescarolo paraît imbattable.
"Quand on parle d'Henri PESCAROLO, on parle d'un monument"
Jacky ICKX
"N'importe où en Europe, si on parle d'un pilote au casque vert fluo, on pense tout de suite à Henri Pescarolo, et quand on parle d'Henri Pescarolo, on parle d'un monument, souligne Jacky Ickx. Il y a le pilote et aussi le patron d'écurie, le constructeur... Même s'il a connu le succès, je pense qu'Henri n'a pas toujours reçu ce qu'il aurait mérité, car c'est un vrai passionné."
L'édition 1977 va confirmer les propos de Jacky Ickx, car les 24 Heures du Mans ont leur propre loi, qui défie souvent celles de la logique.
Après à peine quatre heures de course, alors qu'Henri Pescarolo est au volant, une bielle défectueuse provoque une casse moteur. A priori, tout semble perdu pour Porsche. La seconde 936, pilotée par l'Allemand Jürgen Barth et l'Américain Hurley Haywood (n°4), accuse neuf tours de retard après deux heures de course, à la suite d'un changement de pompe à injection.
Jacky Ickx passe au volant de la 936 n°4 et livre ce qui reste sans doute l'une de ses plus flamboyantes prestations. Pendant la nuit, il bat à trois reprises le record du tour établi en 1973 par François Cevert (Matra). A cinq heures du matin, Ickx, Barth et Haywood sont deuxièmes... et quatre heures plus tard, les voici en tête après l'abandon de la Renault-Alpine de Jean-Pierre Jabouille et Derek Bell !
La 936 n°4 est confortable leader mais, peu avant 15 h 00, Haywood rentre au stand avec un piston perforé. A ce moment, il compte dix-sept tours d’avance sur sa suivante immédiate, la Mirage de Jean Pierre Jarier-Vern Schuppan.
Décision est alors prise de déconnecter le cylindre correspondant endommagé et de ne renvoyer la voiture en piste qu’en toute fin de course afin d’effectuer, selon le règlement, un tour chronométré (avec au préalable un tour de lancement pour passer la ligne de chronométrage) jusqu'au drapeau à damier. Pilote et ingénieur de haute réputation, Jürgen Barth prend la piste à 15 h 50 pour cette mission à haut risque, au ralenti sur cinq cylindres, avec aussi un énorme chronomètre monté pour la circonstance sur le tableau de bord.
Jacky Ickx, Jürgen Barth et Hurley Haywood deviennent le premier équipage de trois pilotes vainqueur au Mans, tandis que le premier nommé, avec ce quatrième succès, rejoint son compatriote Olivier Gendebien, à l'époque recordman des victoires.
Huit ans après sa "victoire en marchant", et un an après avoir offert au moteur turbocompressé sa première victoire mancelle, Jacky Ickx ajoute un nouveau chapitre à sa légende :
"Dans mes belles éditions des 24 Heures du Mans, 1977 est la première dont il faut se souvenir, car c'était a priori une course perdue. Elle avait commencé avec Henri Pescarolo, mais elle s'était arrêtée au bout de trois heures seulement. Je n'aurais pas dû gagner cette année-là. Une course comme celle-là, on n'en connaît pas beaucoup dans une vie de pilote. Ce fut magique parce que nous avons transformé une course perdue en une course gagnée, où toute l'équipe s'est sublimée."
Il sera précisément question de coéquipiers et de travail d'équipe dans le prochain épisode de cette saga.
Cliquez ci-dessous pour découvrir les autres chapitres de cette conversation au long cours :
Photo (Archives ACO) : En 1976, la première participation de la Porsche 936 aux 24 Heures du Mans s'achève sur la victoire de Jacky Ickx, ici au volant, et de son coéquipier néerlandais Gijs van Lennep.
Vidéo : En 1977, remontée fantastique signée Jacky Ickx pour la Porsche 936 n°4, qui couvre ses derniers tours victorieux au ralenti aux mains de Jürgen Barth.
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