Nicolas Lapierre (Alpine) : « On s’attend à une édition encore plus folle en 2024 »
Alpine prépare activement son entrée dans la catégorie Hypercar des 24 Heures du Mans et du FIA WEC avec son A424. Nicolas Lapierre, pilote de développement, évoque une aventure exaltante et prédit une 92e édition des 24 Heures du Mans (12-16 juin 2024) épique.
En quoi est-ce excitant d’être impliqué dans le développement d’une Hypercar ?
« C’est excitant pour plein d’aspects. Nous sommes partis de zéro avec cette Hypercar, alors la voir évoluer et progresser, ça me plait beaucoup. J’avais déjà eu ce type d’opportunité avec Toyota et Oreca pour la LMP2. C’est passionnant de faire partie d’un tel projet. L’arrivée d’Alpine c’est un gros morceau au sein de ce Championnat du monde d’endurance de la FIA ultra compétitif. C’est une belle histoire qui est en train de s’écrire. »
Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous avez pris le volant de l’A424 ?
« C’était une bonne surprise, car la voiture est bien née. Dès les premiers essais, nous avons aligné de nombreux kilomètres et des performances correctes. J’ai eu le sentiment que le travail avait été bien accompli en amont par les différentes équipes d’Alpine. L’A424 s’est montrée fiable d’emblée. Cela nous a permis d’entrer dans le vif du sujet et de développer la voiture. Même si nous savions que la route était encore longue, c’était un bon début. »
Où en êtes-vous dans le développement de la voiture ?
« Nous sommes en plein dedans. Nous avons effectué trois sessions d’essais. Nous allons réaliser un test d’endurance grandeur nature. La voiture évolue à chaque sortie. Notre objectif c’est de la peaufiner avant son homologation qui se déroulera en fin d’année. Nous travaillons d’arrache-pied, car c’est une partie cruciale du projet. Tout part de là. »
"Si nous faisons du bon travail, nous répondrons présents rapidement"
Nicolas Lapierre, Alpine Elf Team
Quelle est l’influence des pilotes dans le programme de développement et les progrès de la voiture ?
« Nous devons donner notre ressenti et être à l’aise avec cette voiture. La notion de confort pour une voiture de course est relative, néanmoins, en endurance, c’est très important. La voiture ne doit pas être piégeuse ou trop vive dans son comportement. Nous apportons plein de détails sur l’ergonomie du cockpit ou du pédalier pour que les pilotes puissent enchaîner les relais sans problème. »
Les Hypercars sont puissantes et lourdes. Quelles contraintes cela implique-t-il dans la gestion et l’usure des pneumatiques ?
« Les pneumatiques constituent un élément hyper important et prioritaire dans notre développement. Il faut que la voiture puisse les faire monter en température rapidement afin de bénéficier de la meilleure adhérence possible. C’est un gros défi et nous sommes heureux de travailler avec Michelin qui a fait du bon travail avec les autres constructeurs. Nous devons adapter la voiture et notre style de pilotage à ces pneus. »
Selon vous, cette voiture a-t-elle les capacités pour monter sur le podium des 24 Heures du Mans dès sa première participation à l’instar de la Cadillac en 2023 ?
« Je l’espère. Nous travaillons pour ça. Toutefois, nous sommes bien conscients qu’en face de nous, il y a de gros concurrents comme Toyota ou Ferrari qui seront encore plus affutés l’an prochain. La compétition sera très rude. Alpine se donne les moyens d’être performants. Si nous faisons du bon travail, nous répondrons présents rapidement. »
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Quel regard portez-vous sur le design de cette Hypercar ?
« Je l’adore ! La première fois que je l’ai vu, je l’ai trouvé belle, mais depuis qu’elle arbore sa robe bleue, elle est vraiment magnifique. Elle possède une signature lumineuse particulière. C’est une voiture qu’on assimile à une Alpine. Les designers ont eu recours à leurs idées et c’est chouette. De plus, elle fait un beau bruit. »
Comme Alpine, Lamborghini et BMW vont rejoindre la catégorie Hypercar la saison prochaine avec de grandes ambitions. On imagine que c’est excitant d’affronter toutes ces marques.
« Nous sommes dans une ère incroyable pour l’endurance. En 2024, la compétition sera ultra dense. Il y aura des pilotes de tous les horizons et le niveau sera extraordinaire. Le Centenaire des 24 Heures du Mans a été magnifique, mais on s’attend à une édition encore plus folle en 2024 avec tous ces constructeurs en lice. Nous avons hâte d’y être. »
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