Photo : DR - Archives ACO
La barre fatidique des 300 km/h est bientôt « tutoyée » par les stars des années 60, que sont les Ferrari, Maserati, les Jaguar, les Aston Martin. En moyennes puissances, on assiste à l’émergence des Austin Healey, Porsche, Cooper, AC Bristol, Triumph, Alfa Roméo. Enfin, dans les petites cylindrées, les françaises sont opposées aux Osca, Abarth, Lotus, ce qui n’empêche pas les traditionnelles voitures « exotiques » que sont les Morgan, Peerless, Saab et autre Tojeiro. La série des victoires Jaguar cède aux triomphes répétés de Ferrari qui règne sans partage sauf la magistrale victoire d’Aston Martin en 1959, en Grand Tourisme, c’est l’apparition de modèles de légende comme les Ferrari 250 GT, les Chevrolet Corvette que Briggs Cunningham fait débuter au Mans, les Aston Martin DB4GT.
Le sport automobile britannique est omniprésent et les « officines » sont légion, apportant une touche d’originalité à des modèles éprouvés, telles les Jaguar Knobbly ou Lister Jaguar qui cherchent à prolonger l’irremplaçable type D, pourtant suivie par le prototype de la future sublissime type E.
C’est aussi le début pour Porsche, de la transition entre les modèles dérivés de la série et les premiers prototypes qui s’illustrent avec des places d’honneur et hélas les faits divers (mort de James Dean sur sa Porsche).
Pour contrer les « petites françaises » Lotus crée des modèles de légende comme l’Elite ou les types XI et XV, les célèbres « limandes » qui raffleront beaucoup de victoires aux indices de performance ou énergétique aussi appelé Coupe du Progrès vers l’économie… prémonitoire n’est-ce-pas ?
Le plateau 3 représente une époque de transition, Jaguar s’essouffle, Porsche grandit, les bi-valentes (rallye-piste) comme les Ferrari 250 GT et les Austin Healey 3000 vont devoir choisir entre les spécialités. Certaines firmes tentent de demeurer mais sans moyens telles Maserati, Lancia, Alfa Roméo, Triumph, elles ne peuvent briguer que des accessits ou au mieux des victoires de classe, la décennie des années soixante va amener la « course du siècle », les grandes manœuvres vont débuter bientôt avec la volonté pour Ford d’asseoir une politique commerciale agressive sur l’ancien continent pour vendre des Anglia au pays de sa très gracieuse majesté et des Taunus outre Rhin, c’est sans compter avec la fierté d’Enzo Ferrari qui considère l’offre de rachat de sa firme par Ford comme une aumône, ce qui va justifier le sursaut d’honneur de « la vieille Europe ».