Photo : Pierre Barrau - ACO/Nikon

Une Encyclopédie des 24 Heures (2) : trois questions à Jean-Marc Teissèdre
Co-auteur de cette Encyclopédie avec Christian Moity et Alain Bienvenu, Jean-Marc Teissèdre revient sur cette grande aventure éditoriale au cœur de la légende mancelle.

En découvrant ces trois tomes, on a l'impression d'avoir en mains un véritable nouvel ouvrage de référence sur les 24 Heures plutôt qu'une remise à jour de l'édition précédente. Qu'en pensez-vous ?
Jean-Marc Teissèdre : Les deux ouvrages n’ont effectivement rien à voir. Le premier, vieux de 18 ans, était une « simple » compilation de photos de voitures. Pour l'époque c'était déjà un travail fastidieux, énorme et il ne faut pas le minimiser. D'ailleurs l'éditeur de l'époque, M. Jean-Pierre Barthélémy, mérite d'en être remercié. Et je salue également Vif-Argent et les frères Moutti pour avoir eu le courage de se lancer eux aussi dans l'édition du présent triple volume. Cette fois, nous avons changé notre optique, précisément pour éviter une simple reprise. Cette fois, toute voiture qui pour une raison humaine, matérielle ou sportive, méritait qu'on s'y arrête a droit à un petit texte particulier. Il y en a ainsi entre 800 et 900. Ensuite, un gros effort a été mis sur les photos d'ambiance. Le Mans est et a toujours été une fête. Mais entre 1923 et 2010, les modes et les habitudes ont changé : l'habillement et la vie de tous les jours pour le public, le pesage, le paddock, les stands, la façon de ravitailler et de se reposer pour les concurrents... Tout a évolué. Enfin, nous avons ajouté un chapitre très attendu : il concerne les voitures qui ne sont pas parties, mais ont OFFICIELLEMENT passé les opérations de pesage. Il s’agit donc de deux ouvrages différents.

Les photos d'archives fournies par les passionnés sont impressionnantes. Qu'est-ce qui a guidé le choix final pour l'Encyclopédie, et n'a-t-il pas été trop difficile ?
Le choix a été cornélien. On peut encore faire deux ouvrages sur le sujet avec les photos non utilisées. Ce sera en partie le cas puisque cette encyclopédie se veut la base d'une suite à venir dans cinq ans, par exemple avec la présentation des voitures concernées mais aussi plusieurs sujets thématiques. Aujourd'hui encore, on nous propose de nouvelles photos. Il fallait se donner une limite dans le temps, mais aussi une limite financière. On aurait pu faire cinq ou six tomes. La grande différence entre la période de recherches du livre 1923-1992 et celui-ci est que les gens m'ont ouvert leurs archives. C'est ce que j'appelle l'effet Internet. Toute une génération qui a aujourd'hui environ 60 ans veut que le plus grand nombre profite de ces photos. De plus, c'était plus facile pour des spectateurs d'approcher pilotes et voitures.

Et à titre personnel, quels seraient le souvenir ou l'anecdote qui vous viendraient spontanément à l'esprit à l'évocation des 24 Heures ?
Il y en a tellement que je pourrais écrire encore un livre rien que sur les souvenirs ! La première fois, lorsqu'au milieu de la nuit en 1972, j'ai mangé des fraises au balcon du restaurant Génissel au milieu des Hunaudières en écoutant passer les Matra, reste le point de départ de cette longue histoire. Mais de l'ambiance façon rugby des supporters britanniques venus soutrnir Jaguar dans les années 80 aux efforts de l'équipe Pescarolo, en passant par la victoire de mon copain Romain Dumas en juin dernier, il y en a beaucoup, beaucoup...

Pour célébrer cette sortie, deux séances de dédicace auront lieu au Mans le 18 décembre : la première de 12h30 à 14h30 au café chez Jeanine « Aux Portes du Circuit », la seconde de 15 h 00 à 18 h 00 au Musée des 24 Heures.

Pour en savoir plus, cliquez ici.

Jean-Philippe Doret

Photo : 24 HEURES DU MANS 2010. L'Encyclopédie des 24 Heures s'achève sur la victoire sarthoise de Romain Dumas, premier Français vainqueur au Mans depuis 1999.