Organisée en partenariat avec l’ACO, cette vente a donné lieu à quelques enchères passionnées. Si plusieurs marques mythiques (Jaguar, OSCA, Saleen, Porsche, Lister Jaguar, Delahaye, Alpine, Lancia) ont dépassé le million d’euros, la légende croisée de Ferrari et des 24 Heures du Mans a offert de grands moments, au lendemain de l’Hyperpole d’Antonio Fuoco et de la 499 P.
Une vente aux enchères, c’est une ambiance aux codes qui lui sont propres : commissaire-priseur maître de cérémonie, batailles d’enchères, applaudissements lors de l’adjudication finale de chaque lot…
Sous la tente de RM Auctions, il a bien sûr été question de tout cela. Mais le 9 juin 2023 restera aussi une date marquante dans l’histoire de RM Auctions. « C’est notre premier partenariat avec l’ACO, indique Benjamin Arnaud, Directeur des ventes de RM Auctions France. Nous avons bien sûr déjà accueilli précédemment des voitures des 24 Heures du Mans, mais nous sommes pour la première fois dans l’enceinte du circuit des 24 Heures pour une vente entièrement dédiée, qui plus est dans le cadre du Centenaire. C’est un partenariat intéressant : il s’agit de valoriser un patrimoine rendu célèbre par les 24 Heures du Mans et qui est devenu aujourd’hui très prisé des collectionneurs. »
"Courir les 24 Heures du Mans, c’est une démonstration de savoir-faire."
Benjamin Arnaud, directeur des ventes RM Sotheby's France
Symbole oblige, 24 lots sont présentés, dont 21 voitures en état de rouler, et sont numérotés de 101 à 124 en référence au Centenaire. Le premier lot, un drapeau français utilisé pour l’édition 1965, a immédiatement enflammé l’ambiance. « Quelle meilleure manière de commencer une vente qu’un drapeau ayant donné le départ ? », indique le commissaire-priseur chargé de présenter les lots. Mais il ne se doute pas que, quelques secondes plus tard, un duel s’installe pendant près de quinze minutes entre un acheteur présent dans la salle et un autre enchérissant par téléphone. Les enchères provoquent des exclamations d’étonnement. Finalement, le marteau tombera à 330 000 euros, pour une estimation comprise entre 30 et 35 000 euros !
Après ce coup d’envoi qui a tenu en haleine toute l’assistance, puis une combinaison de Jacky Ickx qui dépassera elle aussi très nettement son estimation, défilent Aston Martin, Lancia, Ferrari, Porsche, Delahaye, Alpine, Saleen, Viper, Jaguar, Spyker, Venturi, OSCA, Lister Jaguar, Rondeau, Nissan… Selon Benjamin Arnaud, « les 24 Heures du Mans permettent de regarder l’histoire dans la durée. Courir les 24 Heures du Mans, c’est une démonstration de savoir-faire et aussi de la capacité, à la fois industrielle et commerciale, à s’installer dans le temps ». Il précise, à l’appui de cette réflexion, que cette vente réunit des voitures millésimées de 1932 à 2007.
Sous l’œil de deux spectateurs experts, Jack Leconte (qui offrit la victoire de catégorie à la Saleen en 2010) et Hervé Poulain (autre gentleman-driver et commissaire priseur de haut vol), les enchères se poursuivent, au rythme de gestes discrets d’un acheteur ou de l’un des membres de RM Sotheby’s en liaison téléphonique ou Internet avec un acquéreur potentiel. Des acheteurs et collectionneurs que Benjamin Arnaud décrypte ainsi : « Il y a quasiment autant de profils que de propriétaires et collectionneurs : ceux qui décident de rouler ou pas avec la voiture, ceux qui préfèrent les voitures restaurées ou les carrosseries patinées, ceux qui les voient comme un objet d’art… Dans le même ordre d’idée, la philosophie des vendeurs est celle des acheteurs : il y a les grands collectionneurs, les férus de voitures historiques de l’endurance, ceux qui achètent une voiture de la marque qui leur plaît… »
Sous l’œil de deux spectateurs experts, Jack Leconte (qui offrit la victoire de catégorie à la Saleen en 2010) et Hervé Poulain (autre gentleman-driver et commissaire priseur de haut vol), les enchères se poursuivent, au rythme de gestes discrets d’un acheteur ou de l’un des membres de RM Sotheby’s en liaison téléphonique ou Internet avec un acquéreur potentiel. Des acheteurs et collectionneurs que Benjamin Arnaud décrypte ainsi : « Il y a quasiment autant de profils que de propriétaires et collectionneurs : ceux qui décident de rouler ou pas avec la voiture, ceux qui préfèrent les voitures restaurées ou les carrosseries patinées, ceux qui les voient comme un objet d’art… Dans le même ordre d’idée, la philosophie des vendeurs est celle des acheteurs : il y a les grands collectionneurs, les férus de voitures historiques de l’endurance, ceux qui achètent une voiture de la marque qui leur plaît… »
"Je voulais acquérir une voiture d’usine de la Scuderia Ferrari, c’est un joyau de l’histoire du sport automobile."
John Houghteling, acquéreur de la Ferrari 121 LM (24 Heures du Mans 1955)
Au marteau du commissaire priseur ponctuant chaque adjudication, s’ajoute désormais le bruit des moteurs : plusieurs voitures sont démarrées, pour le plus grand plaisir du public : Porsche 962 C, Lister Jaguar, Delahaye, Jaguar XJR-12, et Ferrari Daytona, qui remporte le plus gros succès à l’applaudimètre avant même sa mise en route.
Si Ferrari ne signe pas la plus grosse enchère (cette première place finale a échu à la Porsche 962 C), on doit au cheval cabré les deux autres grands frissons de cette vente, alors que les grondements puis les averses d’orage tombent à ce moment sur le circuit des 24 Heures et semblent accentuer la tension ambiante. La Ferrari Daytona de 1971 fait l’objet d’un tourbillon d’enchères qui évoque celles du drapeau de 1965, avant le sommet de la 121 LM de 1955. Sa vente est saluée par une salve d’applaudissements, après une ultime enchère à 5,1 million d'euros lancée alors qu’allait s’abattre le marteau. Une acquisition finale fêtée au champagne par le couple acheteur.
L’heureux nouveau propriétaire, l’Américain John Houghteling, s’offre son rêve ultime de collectionneur de Ferrari : « Pour moi, les deux plus grandes courses du monde sont les 24 Heures du Mans et les Mille Miglia (marathon routier de 1 600 kilomètres ayant pour point de départ et d’arrivée la ville italienne de Brescia, ndlr). En 1955, Stirling Moss et Mercedes ont battu le record des Mille Miglia, et la 121 LM a été conçue pour le battre, mais Piero Taruffi a dû abandonner sur une défaillance de sa pompe à eau. Après avoir été l’une des plus grandes voitures de l’histoire des Mille Miglia, elle est venue aux 24 Heures du Mans. Pour moi, c’est l’une des Ferrari les plus significatives de cette période, et je voulais acquérir une voiture d’usine de la Scuderia Ferrari, c’est un joyau de l’histoire du sport automobile. Elle a été conçue par Sergio Scaglietti (l’un des grands ingénieurs de Ferrari à cette période, ndlr) et il a fallu cinq ans à Ferrari Classiche pour la restaurer. Mon épouse fera les Mille Miglia historique avec, et je pense la piloter à Le Mans Classic. Ce sera sans doute trop juste pour 2023, mais je le ferai à l’avenir. »
PHOTO (D.R. / RM SOTHEBY'S) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, VENTE AUX ENCHERES DU CENTENAIRE.
À 40 ans, Nicolas Lapierre tire sa révérence en tant que pilote d’endurance. Le désormais ancien pilote Alpine a participé aux 24 Heures du Mans à 17 reprises et remporté la catégorie LMP2 en 2015, 2016, 2018 et 2019.
La saison 2025 de la Michelin Le Mans Cup s'annonce palpitante avec une nouvelle étape excitante au programme : le légendaire circuit de Silverstone au Royaume-Uni. Quatre autres manches sont au programme en Espagne, en France, en Belgique et au Portugal.
La saison prochaine, l’European Le Mans Series proposera six courses de 4 heures dans six pays différents. Pour la première fois depuis 2019, le circuit de Sulverstone fait son retour au calendrier.
Après avoir vécu cette année une 92e édition record, les 24 Heures du Mans seront de retour pour un cru exceptionnel l'an prochain, du 11 au 15 juin 2025. Découvrez toutes les informations billetterie de la 4ème manche du FIA WEC 2025 ci-dessous !