Dans quel état d’esprit abordez-vous la manche d’ouverture du Championnat du Monde d'Endurance (WEC) à Silverstone ?
"Notre voiture est toute nouvelle et nous sommes encore dans une période de découverte. Ce qui veut dire que nous abordons cette manche d’ouverture avec beaucoup d’humilité, l’objectif étant de faire du mieux possible. De plus, en règle générale, les deux premières courses sont toujours une période d’apprentissage afin d’être fin prêt pour les 24 Heures du Mans et la fin de saison."
L’équipe a beaucoup évolué au cours des derniers mois. Devra-t-elle également passer par une phase de rodage ?
"Je crois que cette phase est déjà derrière nous. Nous avons travaillé ensemble pour la première fois sur le circuit Paul Ricard lors du Prologue (les essais officiels du Championnat) et nous avons fait de l’excellent travail. En fait, avec mes équipiers Marcel (Fässler) et André (Lotterer), nous avons été surpris dans le bon sens du terme par nos mécaniciens et la voiture."
Audi a opté pour un passage à la catégorie 6 MJ et non 8 MJ (catégorie des systèmes hybrides) comme Toyota. Est-ce que cela sera suffisant pour briser la domination Porsche ?
"Si nous avions pensé le contraire, nous aurions fait un autre choix ! Ce dernier a été dicté en grande partie par le poids, mais 6 MJ avec un moteur diesel est à peu près équivalent à 8 MJ avec un moteur essence."
Une manche d’ouverture, est-ce toujours un peu un saut dans l’inconnu ?
"Dans une certaine mesure, oui ! Il y a des nouveaux pilotes dans d’autres catégories qu’il va falloir apprendre à identifier au milieu du peloton. Après quelques courses, on connaît les couleurs des voitures, celles qui réclament une vigilance accrue quand on est sur le point de les doubler. Une première course, c’est toujours un peu critique dans le peloton. Ca n’a rien à voir avec les dernières courses où nous avons nos repères. Pour Marcel (Fässler), André (Lotterer) et moi, ça va être aussi une nouvelle façon de doubler. L’an passé, nous devions être très agressifs parce qu’il nous manquait de la puissance…"
Le Championnat du Monde d'Endurance (WEC) est-il en train de prendre sa vitesse de croisière ?
"Il évolue encore. Pour moi, il commence seulement à prendre son rythme après un départ plutôt fulgurant. Un super travail a été fait par l’ACO, la FIA et le promoteur. Tout le monde est satisfait, mais il y a toujours des ajustements à faire. Le championnat est très bien géré et, surtout, tout le monde a bien compris que l’endurance n’était pas la F1 et qu’il se passe toujours quelque chose en piste, même si les courses durent six heures ou 24 Heures ! Plusieurs catégories très disputées, plusieurs challenges techniques passionnants, plusieurs constructeurs en LM P et LM GTE… Tous les ingrédients sont là pour que le rythme de croisière du championnat s’accélère encore cette saison."
Photo : A l'heure d'aborder le Championnat du monde WEC à Silverstone, Audi la joue modeste.... JEAN-PIERRE ESPITALIER (ACO)