24 Heures du Mans - Les lieux mythiques du "grand" circuit : le virage d'Indianapolis
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24 Heures du Mans - Les lieux mythiques du "grand" circuit : le virage d'Indianapolis

Le trac

Le virage d'Indianapolis

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le nom du virage d'Indianapolis, qui s'appelait autrefois les Esses d'Arnage, puisqu'il y a une légère courbe à droite avant le célèbre virage, n'a pas été donné en hommage fameux circuit américain, mais pour sa ressemblance avec celui-ci ! A cause du "banking", tout d'abord, qui peut faire penser à un ovale, et à cause des briques trouvées sous la piste lorsque celle-ci a été asphaltée, qui rappellent le "brickyard" : avant d'être recouverte de bitume, la piste du circuit d'Indianapolis était recouverte de... 3,2 millions de briques !

C'est la seule partie du circuit qui a gardé sa forme d'origine ou presque : seul la cambrure du "banking" et les dégagements ont évolué. En effet, si le virage d'Indianapolis existait déjà lors de la première édition des 24 Heures du Mans en 1923, la route était quasiment plate à cet endroit, mais dès 1928, l'effet "banking" a commencé à se faire sentir, les passages successifs des concurrents à la corde du virage ayant creusé une ornière. Il faut dire qu'à cette époque, seule une partie du tracé était goudronnée, ce qui n'était pas le cas du virage d'Indianapolis !

Le passage de ce virage est stratégique car il faut emmener de la vitesse pour la courte ligne droite qui suit avant d'arriver au virage d'Arnage. L'angle du virage à gauche est tout de même de 90°, ce qui implique de ralentir considérablement, mais les pilotes sont aidés par une très légère courbe à droite quelques mètres avant Indianapolis, ce qui leur permet déjà de réduire leur vitesse. Le spectacle à cet endroit étant très prisé, une zone réservée au public est créée en 1937, tout comme il en existe à Tertre rouge, à Mulsanne et à Arnage. C'est justement entre ces deux virages que la largeur de la piste est portée à huit mètres en 1954. A cette occasion, le virage est relevé un peu plus.

Il faudra ensuite attendre 1978 pour que des travaux de déboisement avant le virage permettent d'améliorer la vue et 1992 pour qu'un grillage de protection soit posé. Les sorties de piste étant fréquents à cet endroit - c'est peu avant le virage d'Indianapolis que les voitures atteignent leur vitesse maximale - la zone de dégagement est élargie en 2000. Depuis, le virage d'Indianapolis est resté en l'état pour le plus grand bonheur des spectateurs qui peuvent profiter d'une petite tribune afin de voir les bolides freiner avant d'aborder le virage.

Encore faut-il avoir les quatre roues pour pouvoir freiner ! Tout le monde a en mémoire la détresse du pilote mains jointes en prière au-dessus de sa monture blessée. En 2007, l'Audi R10 du trio Allan McNish, Dindo Capello, tous deux triples vainqueurs des 24 Heures du Mans, et de Tom Kristensen, nonuple vainqueur, a perdu une roue dans le premier virage. Privé de sa capacité de freinage, le pilote italien alors au volant n'a pu tourné et a tiré tout droit dans la barrière de sécurité fort heureusement protégée par une pile de pneus. L'abandon était inévitable, ce qui n'a pas empêché la marque aux quatre anneaux de s'imposer...

Le virage d'Indianapolis est l'un des hauts lieux du grand circuit et une excursion s'impose : la faible vitesse des bolides à cet endroit permet aux photographes en herbe de réaliser des clichés facilement, d'autant que la zone publique est accessible avec un simple billet "Enceinte générale" et qu'un système de navette gratuite permet de faire le tour du circuit.

A suivre...

Cécile Bonardel / ACO

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, 13 & 14 JUIN 1987. La Porsche 962 n°11 de Kremer Racing, quatrième de l'épreuve, sur le point de négocier le virage d'Indianapolis. 

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