24 Heures du Mans - Marcel Hubert, ingénieur Alpine et Cougar (1923 - 2016)
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24 Heures du Mans - Marcel Hubert, ingénieur Alpine et Cougar (1923 - 2016)

Si les pilotes peuvent occuper le devant de la sc

L’histoire d’Alpine aux 24 Heures du Mans doit beaucoup à Jean Rédélé, créateur de la marque, qui a pris la décision de passer de la route au circuit, mais aussi à deux ingénieurs : André de Cortanze, futur père de la Peugeot 905 victorieuse dans la Sarthe en 1992 et 1993, et Marcel Hubert. Précurseur dans le domaine aérodynamique, ce dernier fit partie de l’aventure mancelle du début en 1963 à la victoire de 1978.

Si, dès le départ, les Alpine se montrent véloces grâce aux nombreuses trouvailles aérodynamiques de Marcel Hubert, elles pèchent au niveau de la fiabilité, toutefois, en 1966, l’Alpine A210 permet au constructeur de Dieppe de réaliser un triplé au classement à l’indice de rendement énergétique : non seulement les Alpine vont vite, mais elles consomment peu grâce à de "petits" moteurs.

Ce n’est malheureusement pas suffisant pour viser la victoire au classement général, c’est pourquoi une nouvelle voiture, l’A220, sortira en 1968. Las, cette fois, c’est le moteur qui ne donne pas satisfaction. La déception est d’autant plus grande que Mauro Bianchi, le grand-père du regretté Jules Bianchi, est victime d’un accident dont il sort gravement brûlé.

Après un dernier baroud d’honneur en 1969 aux 24 Heures du Mans, Alpine quitte l’endurance pour le rallye. Il faudra attendre 1975 pour revoir une Alpine, l’A441, dans la Sarthe avec un beau coup de pub puisque l’équipage, Lella Lombardi et Marie-Claude Beaumont, est 100 % féminin. Entre-temps, en 1973, Alpine est passé dans le giron de Renault et les moyens ne sont plus les mêmes, d’autant que la marque au losange décide de se consacrer uniquement aux 24 Heures du Mans avec Renault Alpine en 1977.

Si l’Alpine A442 conserve la tête pendant 17 heures, grâce au poleman Jean-Pierre Jabouille et à Derek Bell, futur quintuple vainqueur des 24 Heures du Mans, elle doit renoncer et laisser la victoire à Porsche. La supériorité aérodynamique de l’Alpine A442, que Marcel Hubert n’a cessé d’améliorer, permet à Didier Pironi et Jean-Pierre Jaussaud d’offrir la victoire du double tour d'horloge sarthois à Renault Alpine en 1978. Ce succès signe la fin de l’aventure Alpine aux 24 Heures du Mans, Renault préférant se concentrer sur la F1.

Marcel Hubert mettra donc son talent au service de la discipline reine de la monoplace jusqu’à sa retraite dont Yves Courage le sort lorsqu’il veut se lancer aux 24 Heures du Mans. L’ingénieur, concepteur des Cougar, restera de nombreuses années auprès d’Yves Courage sans parvenir à renouer avec la victoire.

Cécile Bonardel / ACO

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 11 JUIN 1977, COURSE. Bien qu'elles aient monopolisé les premières places sur la grille de départ, les Apline créées par Marcel Hubert ont laissé la victoire à Porsche.

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