Yvan, comment vous est venue l’idée de créer votre propre écurie, Yvan Muller Racing ?
« Ce fut un peu par hasard. Mon neveu, Yann Ehrlacher commençait à demander à sa mère de faire du karting, mais elle faisait la sourde oreille (la mère de Yann Ehrlacher est l'ancienne pilote Cathy Muller, ndlr). Finalement, je lui ai acheté un kart en cachette (sourire), ce qui lui a permis de s'entraîner, mais pas de disputer de course. Puis je lui ai fait faire sa première course de voiture et je me suis dit : "je vais acheter une Mitjet et il va faire le Championnat de France." Finalement, il a décidé de tenter une expérience en Allemagne (la Scirocco Cup, ndlr) pour démarrer sa carrière et je me suis retrouvé avec cette Mitjet sur les bras. J’ai décidé de la garder pour mes partenaires et quelqu’un m’a fait une demande de location. J’en ai donc racheté une deuxième et j’ai retrouvé à la louer. Puis ce fut une troisième et ainsi de suite. Je n’ai toujours pas d’auto pour mes partenaires (rires). Voilà comment tout a commencé. »
Pourquoi avoir décidé d’acheter des LM P3 cette année ?
«Après la Mitjet, le Supertourisme, je voulais trouver quelque chose d'autre. Quand la catégorie LM P3 est arrivée, j’ai trouvé la formule intéressante. Cela m’a plu, c’est dans l’air du temps, c’est Le Mans. Je suis allé l’essayer à Magny-Cours et j’ai été conquis.»
Pouvez-vous nous parler des trois pilotes qui piloteront la Ligier JS P3 en European Le Mans Series ?
« Je ne vais pas faire de jaloux, je vais les citer du plus vieux au plus jeune (rires) : Alexandre Cougnaud, Yann Ehrlacher et Thomas Laurent. Les deux premiers ont un certain bagage technique et un petit palmarès en sport automobile. Thomas Laurent a fait une belle carrière en karting (il est Champion du Monde KZ2, ndlr) et va débuter en voiture. Cela me semble être un bon trio. Cela ressemble à ce que j’avais envie, avoir de jeunes pilotes que je peux coacher. »
Le but de votre structure est-il d’avoir une sorte de pyramide de disciplines en endurance, en d'autres termes, après la catégorie LM P3, ce sera la catégorie LM P2 ?
« Je veux rester très ouvert et je ne souhaite pas les emmener dans une direction particulière. Il y a plusieurs années, vous m’auriez parlé du LM P3, je vous aurais dit "jamais de la vie" donc je ne vais pas m’avancer sur le LM P2. Si après le LM P3, ils décident d’aller ailleurs, je les suivrai, même si ce n’est pas dans mon équipe, même s'ils me demandent simplement de les accompagner. Mon équipe fait de la Mitjet, du Supertourisme et du LM P3, on verra ensuite de quoi l’avenir sera fait. »
Verra-t-on un jour Yvan Muller Racing aux 24 Heures du Mans ?
« Si un jour on fait du LM P2, Le Mans sera bien entendu dans le viseur. Pour le moment, c’est le LM P3 et c’est déjà un gros morceau pour notre structure ! Nous n’avons pas la prétention de voir plus grand. Nous allons faire nos gammes dans cette discipline, on verra le reste plus tard ! »
Propos recueillis par David Bristol / ACO
PHOTO : LAVAL (MAYENNE, FRANCE), MERCREDI 9 MARS 2016. Yvan Muller est un patron d'écurie heureux qui s'apprête à faire ses premiers pas en endurance en tant que team manager.