Éternels chasseurs d'autographes des 24 Heures du Mans
Retour

Éternels chasseurs d'autographes des 24 Heures du Mans

Ils sont là depuis la nuit des temps du sport automobile, ils évoluent au Pesage des 24 Heures du Mans, souvent par petits groupes. Ils? Ce sont les chasseurs d’autographes. Enquête au contact de ces dinosaures parmi les spectateurs les plus fidèles et passionnés.

En sport automobile, le pilote est la personne qui capte toutes les attentions. Chez les fans, un culte de la personnalité s’est naturellement développé pour ces hommes et ces femmes qui bravent tous les dangers afin de mener leurs prototypes à leurs limites et tenter ainsi de remporter des courses. Alors quand la possibilité est donnée de les rencontrer , certains immortalisent l'instant par le recueil d’un précieux autographe.

Nous avons rencontré deux duos. Le premier est composé de Stéphane et Serge. Ils chassent à l’extérieur de l’enceinte réservée aux pilotes lors de ce premier jour du Pesage. Les deux autres duettistes du jour sont Martine et Philippe. Eux ont « la chance d’avoir une invitation » reconnaissent-ils, pour accéder au saint des saints : l’espace réservé aux journalistes et pilotes lors du Pesage. C'est déjà au Pesage, il y a longtemps, que les deux amis se sont rencontrés. L'amitié nouée, le rendez-vous est désormais annuel pour le plaisir de chasser ensemble.

"Je viens depuis 1966 !"
Serge, chasseur d'autographes

La chasse aux autographes, ce n'est pas une affaire de hasard. Cela s’organise. La base, c'est de trouver le lieu qui permettra de faire la rencontre des pilotes et d'y accéder. Et il faut tout prévoir, à commencer par le support. « Je prépare une feuille avec le nom de l’équipe, le numéro de la voiture et les noms des trois pilotes qui ont chacun une case pour apposer leur autographe » confie Stéphane. Philippe, lui, vient avec des tirages de ses propres photos qu’il se fait dédicacer dès qu’il croise le pilote idoine. Serge vient depuis 1966. Il suit la F1, les rallyes et bien sûr, les 24 Heures du Mans. « À la maison, j’ai bien quatre mille pilotes » se targue-t-il fièrement. Et là encore, plusieurs écoles : car si Serge se contente d’un autographe par pilote, son acolyte du jour, lui, les collecte à chaque occasion. Quant à la manière, Martine préconise d’appeler les as du volant par leurs prénoms - ce qui suppose de les connaître - et de ne jamais être agressif, bien au contraire.

"Je dois en avoir six ou sept classeurs"
Stéphane

La vie de l’autographe commence d’abord par un classeur qui se referme, un stockage soigneux. C’est un souvenir qu’on redécouvre. Cela permet de se remémorer une rencontre particulière, en telle année aux 24 Heures du Mans par exemple. « C’est personnel », affirme Martine. « On les garde pour nous, on montre ça aux amis, ou entre fans. » Et puis ça se montre ou ça décore ! Chez Martine « l’entrée, ce ne sont que des photos de pilotes dédicacées », quand, chez Philippe, « ils y sont tous, classés par ordre alphabétique ». Aucun des chasseurs que nous avons rencontrés n'en vend, et les échanges restent occasionnels, limités aux doublons le plus souvent.

« L’autographe, c’est le petit plus. Le plaisir, c’est de discuter avec les pilotes », nous dit Philippe avant de s’éclipser recueillir celui d’un pilote qu’il a repéré de loin. Quant au selfie, c’est une autre manière, plus moderne, de prendre le contact et le souvenir de cette rencontre éphémère avec une star des circuits. Pour lui, il ne s'agit pas de la même chose. « Dans 20 ans, quelqu’un qui retombe sur un de mes selfies, il n’en a rien à faire que je sois à côté du pilote. Il préfèrerait sans doute une photo du pilote seul. »

« Pour moi, c’est complémentaire, je fais les deux », conclut Martine.

Partenaire Majeur

Partenaires premium

Partenaires officiels

Tous les partenaires