Il est arrivé vendredi pour la journée, mais fera tout pour être au départ cet après-midi. Bien que très occupé à quelques jours du Grand Prix de France F1, Frédéric Vasseur, qui dirige l’écurie l’Alfa Romeo Sauber, n’aurait pour rien au monde annulé sa visite dans la Sarthe.
« Quoi qu’il arrive ou quelles que soient mes occupations, projets et autres, ART restera mon premier bébé, s’exclame-t-il. Les mécanos dans le garage, les ingénieurs, Seb (Sébastien Philippe. Ndlr), etc. sont des gens avec qui, pour certains, je travaille depuis 28 ans. En plus, ça a toujours été un rêve de disputer Le Mans. Même si je ne vis pas cette aventure au quotidien, même si je ne suis pas avec les gars tous les jours, que je n’ai pas le temps, que j’ai d’autres projets, je garde tout de même un œil sur ce qu’ils font. Le Mans, c’est une course mythique, c’est une première pour ART… Je ne pouvais pas ne pas vivre le moment ! »
Vivre le moment, même pour un instant
Un moment fort aux côtés de celui qui tient désormais les rênes de l’écurie ART Grand Prix dont il fut le fondateur. « Sébastien a été pilote ART en F3 à la fin des années 90 quand nous nous appelions encore ASM, rappelle Frédéric Vasseur. Puis il est parti courir au Japon, mais nous sommes restés en contact. Quand il rentré en France, c’était pour tourner la page du pilotage et je l’ai mis en contact avec Jacques Nicolet. Il a fait ses classes chez OAK Racing et quand j’ai commencé à avoir d’autres projets, c’est tout naturellement que je me suis tourné vers lui. » Aujourd’hui, c’est Sébastien Philippe qui fait tourner la structure basée dans l'Yonne.
« J’ai une totale confiance en lui : il a le choix des projets, des pilotes. Il a une expertise, rare pour un team-manager, de chef d’entreprise et de pilote. » Une combinaison qui permet à Vasseur de se consacrer l’esprit libre à la destinée de l’écurie helvétique de F1.
« Je suis arrivé de Zurich ce midi, je repars ce soir mais j’espère revenir demain pour le départ », souffle-t-il en traînant dans le garage, en passant du temps avec les pilotes. Frédéric Vasseur veut tout comprendre, tout savoir. Il n’est pas là pour contrôler, mais pour apprécier.
« Les 24 Heures, c’était un vieux rêve, mais nous ne voulions pas y participer n’importe comment, confie-t-il. L’accord avec SMP permet à ART Grand Prix de vivre pleinement cette premièrement expérience, et je suis super satisfait du boulot effectué. Etre en mesure de placer une voiture sur la grille entre les deux Rebellion, ça montre que nous sommes là ! »
C’est dans son bureau de Hinwill qu’il apprendra demain si les Dallara portant pavillon russe auront été en mesure de voir le drapeau à damier. Si oui, le podium sera proche. Ce bonheur-là, il veut aussi le vivre. Même pour un instant.
Photo : Frédéric Vasseur (à droite) et Sébastien Philippe (à gauche) aux 24 Heures du Mans 2018 : une complicité à toute épreuve.