L’histoire des 4 roues motrices au Mans et ailleurs…
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L’histoire des 4 roues motrices au Mans et ailleurs…

L’histoire des 4 roues motrices au Mans…

Devenue incontournable en rallye, la transmission intégrale n’a jamais vraiment convaincu sur circuits. Mais l’émergence des Systèmes de Récupération de l’Energie Cinétique (SREC) pourrait changer la donne…

Le mode de transmission dit « intégral » fera son grand retour aux 24 Heures du Mans 2012 via l’Audi R18 e-tron quattro. Si les voitures à quatre roues motrices existent depuis les balbutiements de l’automobile, aucune d’entre elles ne s’est imposée à ce jour dans la plus grande épreuve d’Endurance au monde.

1899 - Porsche
L’automobile est tout juste née que, déjà, Ferdinand Porsche veut lui donner une transmission intégrale. L’ingénieur loge un moteur électrique dans chacune des quatre roues de la Lohner qu’il présente à l’exposition universelle de Paris en 1900.

1903 - Spyker
Concevoir une transmission intégrale autour d’un unique moteur à explosion s’avère plus compliqué. Le constructeur hollandais Spyker est le premier à relever le défi technique avec la 60 H.P. qui est engagée en courses de côte. Innovante à plus d’un titre, cette voiture est aussi la première à être pourvue de quatre freins.

1933 - Bucciali
Dans leur garage de Courbevoie, les frères Angelo et Paul-Albert Bucciali construisent des voitures en petites séries. En 1933, leur intrépidité les pousse à se lancer dans le développement d’une voiture innovante en vue d’une participation aux 24 Heures du Mans. Le projet s’articule autour d’une petite sportive aérodynamique dotée d'une transmission permanente intégrale. Hélas, la faillite de l'entreprise met un terme prématuré au projet.

1941 - Jeep
En prévision de son entrée en guerre, le gouvernement américain défini le véhicule idéal pour son armée : le cahier des charges prévoit un poids maximum de 590 kilos et une transmission à quatre roues motrices. Plus de 600.000 Jeep sont fabriquées entre 1941 et 1945. Ce véhicule inspirera les tout-terrains de loisir et les SUV.

1968 - Matra, Lotus, McLaren...
Matra crée la surprise avec une Formule 1 à quatre roues motrices. Très vite, d'autres constructeurs, tous confrontés à des problèmes de motricité, s'engagent dans la même voie. Hélas, le poids et la tendance au sous-virage engendré par ce type d’architecture complique sérieusement la mise au point des monoplaces. Même le génial concepteur des Lotus, Colin Chapman, s’y casse les dents. L'idée est progressivement abandonnée avec l'apparition des ailerons.

1972 - Subaru
Subaru est le premier constructeur à généraliser la transmission intégrale sur des berlines routières de grande série. Les quatre roues motrices deviennent un argument de vente en termes de sécurité active.

1981 - Audi
Un an après la présentation du modèle routier, Audi aligne la Quattro en rallye. Entre 1982 et 1984, ces voitures écrasent tout sur leur passage au point d’obliger la concurrence à suivre le mouvement : Peugeot, Lancia, Porsche... Tous s'y mettent !

1986 - Porsche
Après sa victoire au Paris-Dakar, Porsche engage une 959 baptisée 961 aux 24 heures du Mans. L’auto est dotée d’une multitude de capteurs qui mesurent en temps réel la vitesse, le patinage, le régime, et les actions du pilote. Traitées par un ordinateur, ces informations permettent d’optimiser l’exploitation de la puissance sur chacune des roues. Ainsi, un mode deux roues motrices s’active dans les lignes droites pour améliorer le rendement. Cela ne suffit guère : l’auto, qui pèse 1169 kg (la plus lourde du plateau), affiche une consommation record de 51 litres au 100 km ! René Metge et Claude Ballot-Léna parviennent toutefois à la mener au 7e rang, derrière six prototypes Porsche.

1987 - Porsche
Le constructeur de Stuttgart renouvèle l’expérience aux 24 Heures du Mans. Aérodynamiquement modifiée, la 961 se montre moins équilibrée et plus éprouvante à piloter. René Metge n’a plus confiance et déclare « espérer qu’il ne pleuve pas ». Après deux changements de transmission arrière et plusieurs sorties de piste, l’auto s’immobilise définitivement à Arnage.

2012 - Audi
Interdit depuis 1998, le principe de la traction intégrale fait son retour en Endurance par le biais du SREC (Système de Récupération de l’Energie Cinétique). Avec la R18 e-tron quattro, Audi est le premier constructeur à profiter de la subtilité du règlement de l’ACO. Ainsi, à la propulsion « classique » par moteur thermique (V6 TDI de 540 cv) s’ajoute une traction par deux moteurs électriques de 75 kW (100 cv chacun) accouplés aux roues avant. Toutefois, la puissance ne peut être transmise sur l’essieu avant au-dessous de 120 km/h, ce qui réduit sensiblement l’avantage de motricité en sortie de virages serrés.

 

 

 

 

 

 

 

 

Julien Hergault

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