Innovante par son châssis et sa carrosserie, l’Alfa Romeo Disco Volante se présentait comme l’une des favorite des 24 Heures du Mans 1952… Mais elle n’est jamais venue !

Fin 1951, l’écurie Alfa Romeo se retire de la Formule 1 après avoir conquis les deux premiers titres "pilote" de l’histoire avec Giuseppe Farina et Juan-Manuel Fangio. L’équipe technique, désœuvrée, est alors regroupée dans une cellule de veille qui consacre ses efforts à l’étude de châssis et de moteurs expérimentaux. Dès l’année suivante, en 1952, le groupe de travail accouche de sa première réalisation, la C52, dont la grande innovation est l’adoption d’un châssis tubulaire qui allie légèreté et rigidité. La carrosserie, sous-traitée par Touring, innove elle aussi : un long travail en soufflerie a permis de défricher des domaines encore inexplorés comme la sensibilité au vent latéral ou l’importance  de l’aérodynamique sous le plancher. Il en résulte une voiture aux lignes assez inhabituelles, rapidement qualifiée de soucoupe volante  (disco volante).

L'Alfa Romeo C52 "Disco Volante" spider de 1952.

Puissante (185 cv) et  très légère (735 kg), l’auto affiche naturellement des performances exceptionnelles et une vitesse maximale de 225 km/h.  Alors pourquoi ne pas l’aligner en compétition ? Après des essais de mise au point menés sur le circuit de Monza, la voiture est engagée au Mans avec trois pilotes prestigieux : Juan-Manuel Fangio, José Froilán González et Franco Cortese... Mais l’équipe d’Alfa Romeo se ravise et déclare forfait à la dernière minute. Le travail des Italiens ne sera pourtant pas vain puisque Jaguar s’en inspirera pour concevoir la Type D qui remportera les 24 Heures en 55, 56 et 57 !

Les deux spiders et l’unique coupé sont aujourd’hui encore la propriété d’Alfa Roméo. Elles ne sortent du Musée d’Areze qu’en de très rares occasions comme ce fut le cas pour le concours d’élégance de Peeble Beach en 2005. Suite au succès rencontré lors de cet évènement, Alfa Romeo s’est lancé dans la création d’une Disco Volante moderne. Présentée au Salon de Genêve en 2012, elle entrera en production l’année prochaine et nécessitera pas moins de 4 000 heures de travail manuel pour chaque unité.

L'unique version "coupé" de 1953, et sa descendante moderne qui entrera en production l'année prochaine.

Julien HERGAULT / ACO