Que ressent-on lorsque l'on gagne les 24 Heures du Mans ?
« C’est tout ce que vous pouvez imaginer mais en plus grand encore ! J’ai déjà disputé des courses dans lesquelles j’ai eu l’opportunité de gagner, mais cela ne s’est pas concrétisé. Quand je regardais les vainqueurs, je me disais : « waouh, ca doit être génial ». Les 24 Heures du Mans, c’est comme cela. »
Ne vous sentez-vous pas un peu coupable face à tous ces pilotes dans l’équipe qui ont participé au développement de la voiture et qui n’ont pas gagné Le Mans ?
« Non, pas du tout (rires). Sérieusement, il ya un vrai esprit d’équipe chez Porsche Team. Pour Porsche, nous avons gagné la course, tout le monde a été impliqué dans ce projet et dans cette victoire. Bien sûr quand vous pilotez une voiture, quand vous travaillé sur une voiture, vous souhaitez que ce soit la votre qui gagne. Au Mans, nous avons fait du super travail et nous n’avons pas été malchanceux. Nous devons être fiers de ce que nous avons accompli. »
Vous attendiez vous à remporter les 24 Heures du Mans surtout après les premières heures où vous vous êtes retrouvé derrière les Audi ?
« Au départ de la course, je dois dire que non. Les Audi étaient vraiment rapides, surtout lorsque les températures étaient élevées. Ce ne fut que vers 23 heures ou minuit, Nico (Hülkenberg, ndlr) pilotait à ce moment là, que l’écart a commencé à se réduire avec les leaders. Je regardais cela sur les écrans de télévision. C’est à ce moment là que je me suis dit : « cela peut être notre course. Nous avons la voiture la plus rapide, nous réduisons l’écart avec les premiers. Ok, maintenant, il est temps d’aller travailler ! » Je suis alors monté dans la voiture pour plusieurs relais et quand j’en suis descendu, je savais que l’on pourrait gagner. »
Quel a été l’impact de votre victoire au Mans en Grande Bretagne ?
« Il a été grand, ce fut même immense. En Angleterre, l’un des plus gros magazines dédié au sport automobile est Autosport et, à chaque fois qu’un pilote britannique gagne quelque chose de grand, il fait la couverture. Anthony (Davidson, ndlr) l’an dernier l’a faite pour son titre de Champion du Monde d’Endurance. Il y a eu aussi Lewis (Hamilton, ndlr) pour son titre de Champion du Monde de Formule 1. Pour ma part, j’ai eu ma couverture. Cela représente tellement pour moi, mais aussi pour tous les fans anglais. Cela prouve aussi à quel point les 24 Heures du Mans sont importantes en Grande Bretagne. De plus, je l’ai fait avec Porsche qui a une longue histoire autour de ses victoires au Mans avec des pilotes britanniques (Nick Tandy faisant allusion à Derek Bell, quintuple vainqueur des 24 Heures du Mans, dont quatre fois avec Porsche, ndlr). C’est une victoire importante pour n’importe quel constructeur. »
Gardez vous une image ou un moment particulier de votre victoire aux 24 Heures du Mans ?
« L’image que je garderai de cette course est la voiture descendant la ligne droite des stands pour aller sous le podium. Nico la pilotait, nous sommes montés dessus. Il y avait aussi toute l’équipe Porsche autour ainsi que toute cette foule. Tout le monde criait, tout le monde applaudissait. C’était juste incroyable. Toutes les autres équipes, tous les autres constructeurs mais aussi des pilotes sont venus nous féliciter. Cela montre à quel point notre sport est bon. Nous nous sommes battus contre eux tout au long de la course et dés le drapeau à damiers, nous savons apprécier les résultats et les victoires des uns et des autres. Cela signifie aussi beaucoup pour moi. »
La billetterie des 24 Heures du Mans 2016 (18 et 19 juin) ouvrira les mardi 3 (pour les membres ACO) et vendredi 6 (pour le public) novembre prochains.
David Bristol / ACO
Photo : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, DIMANCHE 15 JUIN 2015, ARRIVEE. Le meilleur souvenir de Nick Tandy cette année restera cette descente de la voie des stands avec la voiture vainqueur.