24 Heures du Mans - Paul-Loup Chatin (Oreca), à la recherche du tour parfait
Rapide au volant d’une voiture de course, le jeune Francilien l’est sans aucun doute. La tête également bien faite, Paul-Loup Chatin est un homme perfectionniste qui aime comprendre pour apprendre.
Au sein d’une catégorie LMP2 aussi dense que relevée, quelle est la clé pour s’assurer une chance de succès ? « Des performances très homogènes entre les pilotes. Sur d’autres pistes et des épreuves plus courtes, un seul pilote très rapide peut faire la différence si ses équipiers sont plus lents. Au Mans, c’est une autre histoire. Il ne faudra faire aucune erreur, même mineure, et maintenir une régularité exemplaire en piste. Le rythme devra être aussi soutenu que possible, mais notre place dans la hiérarchie ne devra pas se faire au prix d’une attaque insensée. Car le moindre arrêt aux stands imprévu, la moindre faute de pilotage ou contact avec un concurrent coûteront très cher. »
"Les conditions d’un bon résultat se retrouvent dans la gestion sans stress du trafic, des pneus et du rythme de course."
Paul-Loup Chatin
Le Mans, c’est avant tout une course automobile, mais également une atmosphère, une histoire, une tradition. Quel moment de la semaine vous procure les sensations les plus grisantes ? « J’ai eu la chance de prendre deux fois le départ des 24 Heures et c’est simplement incroyable. Dans la voiture, pendant le tour de chauffe, quelques minutes après avoir entendu la Marseillaise résonner entre les tribunes, je peux vous dire que c’est le feu d’artifice dans le casque. A ce moment-là, je suis concentré, prêt à faire face à toutes les situations, mais j’arrive malgré l’enjeu à réaliser ce que je vis et cet instant reste à jamais gravé. Etre acteur d’une telle course, dans notre pays, au moment le plus regardé par le monde entier, c’est fou. »
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Pascal BLEJEAN (ACO)
En trois participations (2014, 2015 et 2016), avez-vous retenu une situation ou un moment dur à vivre ? « L’abandon, en 2015, avec l’Alpine, suite à ma sortie de piste au virage de Mulsanne. Autant vivre le départ est une sensation exaltante, autant revenir à son stand, retrouver ses équipiers, les mécaniciens et toutes l’équipe après un abandon n’est pas facile à encaisser. Cette année-là nous devions attaquer très fort avec Nelson (Panciatici, ndlr) et Vincent (Capillaire, ndlr) pour rivaliser avec les nouvelles Oreca et Ligier, sans grande marge de sécurité. Sur un freinage à Mulsanne, pourtant opéré de la même manière que les tours précédents, les roues arrière se sont bloquées et j’ai perdu la voiture. A la suite de ça j’ai fait un travail important sur moi-même, sur ma compréhension des faits, l’analyse des données techniques, pour apprendre de cette expérience et éviter que des causes inexpliquées aient autant de conséquences qu’un abandon aux 24 Heures du Mans. Concrètement, j’aborde ce freinage autrement depuis cet incident. Je tape la pédale de frein moins intensément sur les premiers mètres, limitant ainsi les changements d’assiette brutaux qui peuvent déséquilibrer la voiture. »
Un bon réglage sur le circuit des 24 Heures du Mans, ça ressemble à quoi ? « Le confort avant tout ! Sans parler d’une voiture molle et asthmatique que l’on pilote à une main, les conditions d’un bon résultat se retrouvent dans la gestion sans stress du trafic, des pneus et du rythme de course. J’ai déjà piloté ici avec une voiture trop survireuse, notamment dans l’enchaînement des virages Porsche, ce n’était pas sans effort et sans risque pour être rapide. Donc, sur l’ensemble de la course, pour enchaîner des relais efficaces, les trois pilotes doivent se sentir à l’aise et en confiance derrière le volant. »
Pragmatique, Paul-Loup Chatin aborde ces 24 Heures du Mans 2018 avec humilité et détermination. Il ose parler de « coup à jouer » face à une concurrence terrible tout en respectant les facéties imprévisibles d’une course où tout est possible dès l’instant du départ.
Crédit photo : /MPS Agency
PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES DU MANS, VERIFICATIONS TECHNIQUES JOURNEE TEST 2018. Absent en 2017, Paul-Loup Chatain revient au Mans pour une 4e participation.
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