Les Ferrari ont beau dominer l’épreuve, Porsche maintient la pression. Avec Toyota, Cadillac et BMW, chaque petite faiblesse du Cheval cabré sera exploitée.
La cinquième heure de course commence sous la domination des Ferrari 499P, Fuoco (#50), Kubica (#83) et Giovinazzi (#51) dans cet ordre. Les mécaniques transalpines se montrent intraitables dans les longues lignes droites du tracé manceau. La situation ne fait que se confirmer dans les heures qui suivent. Les autres concurrents en sont réduits à guetter le moindre faux pas de la machine Ferrari. Les trois Hypercars italiennes sont en pleine lutte interne : elles se tiennent en moins de deux petites secondes (22 h 17), avantage à la #83 alors pilotée par Ye Yifei. Une heure plus tard, c’est la #50 qui est la première ralentie quand elle écope d’une pénalité (drive through) pour non-respect des procédures de drapeau jaune.
Au fil des tours, l’opposition s’organise : naviguant à une douzaine de secondes de la plus proche des Ferrari 499P (la #51), c’est d’abord le poleman Alex Lynn (Cadillac V-Series.R #12) qui prend ses responsabilités. Il emmène dans son sillage Raffaele Marciello (BMW M Hybrid V8 #15) et Matt Campbell (Porsche 963 #6). En queue de peloton, les Peugeot 9X8, les Alpine A424 et les Aston Martin Valkyrie sont à la peine. La Peugeot #93 et l’Aston Martin #007 comptent un tour de retard après cinq heures de course. Au 89e tour, Michael Christensen perd deux places au profit de Jenson Button (Cadillac #38) et Nyck De Vries (Toyota #7). La Porsche 963 #5 n’est plus dans le rythme, coincée au 14e rang de la course. À son volant et après un début de course qui l’a vu briller, Julien Andlauer, s’emploie à remonter au classement.
Dernière de la catégorie Hypercar sur la grille de départ, la Porsche 963 #6 Porsche Penske Motorsport accède à la troisième place, grâce notamment, à un Kévin Estre en très grande forme. BMW avec la #20, Toyota avec la #8 et Cadillac avec la #12 suivent dans le groupe des poursuivants.
Condamnée à 50 secondes de stop and go pour un excès de vitesse dans la voie des stands, la Toyota #7 se retrouve à plus d’un tour de la Ferrari 499P #50. Reprenant le volant de l’Alpine A424 #36, Mick Schumacher sonne le réveil du clan français et signe le meilleur temps de sa voiture en 3’28’’548. Au freinage de Mulsanne, l’autre Alpine A424 percute l’arrière de la Peugeot 9X8 #94. Paul-Loup Chatin part en tête-à-queue en tentant de revenir directement sur la piste et Loïc Duval doit faire le tour du rond-point.
Alors que la nuit enveloppe le circuit des 24 Heures du Mans, seize Hypercars sont encore dans le même tour. Adversaire la plus menaçante pour les Ferrari, la Porsche 963 #6 ne compte que 15 secondes de retard après huit heures de course.
Pas d’incident majeur à déplorer dans la catégorie LMP2. La course des Oreca 07-Gibson n’est perturbée que par des faits mineurs : petites figures sans conséquences ou pénalités. Plus performants que leurs camarades de jeu, Jakub Smiechowski, Tom Dillmann et Nick Yelloly se succèdent au volant de la voiture de tête (Oreca 07-Gibson #43 Inter Europol Competition). Et si Louis Deletraz (#199 AO by TF) prend l’avantage sur le Sarthois Reshad de Gerus (#9 Iron Lynx-Proton), c’est Esteban Masson(#48 Panis Racing) qui apporte la plus grosse opposition et qui parvient à virer en tête au cap de la huitième heure.
La cinquième heure de course est celle de Valentino Rossi. La star du MotoGP effectue ses premiers relais et pointe en première position de la catégorie LMGT3 quand il laisse le volant à son coéquipier sudafricain Kelvin Van der Linde (BMW M4 LMGT3 #46 Team WRT). Le soleil se couche et la Mercedes-AMG GT3 #60 ne verra pas l’arrivée de cette 93e édition des 24 Heures du Mans. L’équipe Iron Lynx parvient à la renvoyer en piste à deux reprises, sans succès. Arrêté en piste après la 2e chicane des Hunaudières aux commandes de la McLaren 720S LMGT3 Evo #95, Darren Leung ne parvient pas à se relancer pour rejoindre son stand. Il quitte l’habitacle, retire son casque et sa cagoule : c’est l’abandon.
Le top 5 à minuit (classement général) :
1. Ferrari 499P #83 AF Corse – Robert Kubica / Yifei Ye / Philip Hanson, 131 tours
2. Ferrari 499P #51 Ferrari-AF Corse – Alessandro Pier Guidi / James Calado / Antonio Giovinazzi, à 1’’957
3. Porsche 963 #6 Porsche Penske Motorsport – Kévin Estre / Laurens Vanthoor / Matt Campbell, à 15’’274
4. Ferrari 499P #50 Ferrari-AF Corse – Antonio Fuoco / Nicklas Nielsen / Miguel Molina, à 34’’635
5. Toyota GR010 Hybrid #8 Toyota Gazoo Racing – Sébastien Buemi / Brendon Hartley / Ryo Hirakawa, à 36’’901
Les leaders des autres catégories :
- LMP2 : Oreca 07-Gibson #48 Panis Racing – Oliver Gray / Esteban Masson / Franck Perera
- LMGT3 : BMW M4 LMGT3 #46 Team WRT – Ahmad Al Harthy / Valentino Rossi / Kelvin Van Der Linde
Les abandons à minuit :
- Ford Mustang LMGT3 #88 Proton Competition – Stefano Gattuso / Giammarco Levorato / Dennis Olsen, 19 h 53, sortie de piste
- McLaren 720S LMGT3 Evo #95 United Autosports – Darren Leung / Sean Gelael / Marino Sato, 22 h 23, panne
- Mercedes-AMG LMGT3 #60 Iron Lynx – Andrew Gilbert / Fran Rueda / Lorcan Hanafin, 22 h 24, mécanique
Meilleur tour : Dries Vanthoor (BMW M Hybrid V8 #15 BMW M Team WRT), 3’27’’936 au 29e tour.
Les deux Aston Martin Valkyrie se montrent fiables pour leur première participation aux 24 Heures du Mans.
Jonathan BICHE (ACO)